Le département d’histoire de l’art de l’UQAM a donné pour mission à des étudiants en arts visuels et médiatiques de redonner vie à l’agora du pavillon Judith-Jasmin. Une dizaine d’artistes ont exposé, vendredi dernier, dans l’ancienne église Saint-Jacques le fruit de leur réflexion pour le projet Intervalle, performances in situ.
Le programme d’Intervalle a été élaboré dans le cours de conception d’une exposition. «Normalement c’était seulement des œuvres qui étaient exposées. Là on a décidé d’axer ça sur les performances», explique une des organisatrices, Oriane Asselin-Van Coppenolle. Autre nouveauté cette année, les artistes sélectionnés proviennent uniquement du programme d’arts visuels et médiatiques de l’UQAM, autant au baccalauréat, à la maitrise qu’au doctorat.
Le nom du projet est inspiré de l’architecture des différents étages du pavillon – positionnés en intervalle. «C’est comme si chaque performance était une entité, ce sont des intervalles dans la programmation et il y a aussi un artiste qui va s’intégrer entre chacune de ces performances, comme un intervalle», affirme Oriane Asselin. L’emplacement de l’agora du pavillon Judith-Jasmin entre dans la mission d’Intervalle. «L’agora est un milieu entre le métro et les salles de cours où on passe tout le temps, mentionne Oriane Asselin, c’est un lieu de passage, mais il y a peu de gens qui s’arrêtent et c’est un aspect qu’on voulait avoir dans le cadre du projet.»
Les passants ont pu admirer tout au long de la journée les œuvres Politique no 25 et le Programme de Natalie Lafortune. Les deux images sont en continuité avec la recherche de l’artiste sur l’espace de l’architecture à l’UQAM. Dans l’après-midi, Vincent Thibault Vézina a rénové à sa manière l’ancienne fontaine de l’agora. Le collectif les Ambramovique ont chanté des chants grégoriens sous l’œil ébahi d’une trentaine d’étudiants. En soirée, d’autres artistes ont revisité les lieux devant une cinquantaine de spectateurs. Chantal Laplante a utilisé des bruits qu’elle a trouvés dans l’agora pour créer une musique d’ambiance. Sarah Wendt s’est, quant à elle, déplacée au ralenti pour mettre en valeur des objets et emplacements souvent ignorés.
D’autres performances ont plutôt été axées sur le rôle de l’agora, comme illustre une des artistes, Sophie Castonguay. «Je suis allé chercher des discours politiques, poèmes et paroles affichés sur le mur Facebook de mes amis, puis je leur ai demandé de réciter ces discours-là dans l’université parce qu’une agora est aussi un lieu où il y a un partage de paroles.»
Intervalle ne sera pas reproduit l’année prochaine. Les prochains étudiants inscrits au cours de conception d’une exposition pourront, si l’option se présente, créer une autre exposition originale à la prochaine session.
Crédit photo: Marion Bérubé
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