Pas de pitié pour St. Vincent

L’objectif du groupe St. Vincent a toujours été de créer un malaise chez l’auditeur. La charmante voix d’Annie Clark, chanteuse du groupe, a toujours réussi à nous transporter telle une berceuse tandis que les arrangements, parfois très tordus mais toujours bien calculés, balançaient l’équation musicale. Sur Strange Mercy, le groupe, sans déroger à sa règle, la modifie quelque peu.

Chloe in the Afternoon, qui ouvre le disque, possède un rythme mécanique auquel s’ajoutent des basses électroniques et des moments étranges de synthétiseurs. Comme nous y a habitué St. Vincent, on ne sait pas sur quel pied danser. À la fois bercé par la voix, mais malaisé par la musique, notre esprit navigue entre des eaux propres et des eaux sales. La chanson suivante abonde dans le même sens, avec son tempo cadencé et sa mélodie de guitare électrique ultra-accrocheuse.

Des chansons comme Cheerleader et Strange Mercy contrastent avec cette approche par leur lourdeur plus puissante. Ici, les douces cordes vocales d’Annie Clark n’arrivent pas à effacer l’ennui que certains auditeurs vivront face à des arrangements aussi pesants pour ce groupe généralement plus léger. Mais il reste que les bijoux de l’album, soit Surgeon, Hysterical Strength et Northern Lights élèvent grandement la qualité de Strange Mercy. Parce que l’album est très uni, du début à la fin, et s’écoute comme une œuvre entière.

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