Un immense drapeau arc-en-ciel flottait au-dessus de la foule dimanche, alors que des milliers de personnes défilaient sur le boulevard René-Lévesque pour le défilé annuel de Fierté Montréal.
Malgré une chaleur écrasante, la marche s’est étirée sur deux kilomètres, rassemblant groupes communautaires, artistes, personnalités politiques et familles dans une ambiance festive et un état d’esprit engagé. Du bord du trottoir jusqu’au cœur du rassemblement, des personnes militantes 2ELGBTQI+ et alliées ont marché côte à côte, offrant l’image d’une communauté unie au-delà des générations.
Dans la foulée d’une controverse entourant l’exclusion de certains groupes par l’organisme, une dizaine de collectifs ont décidé de se mobiliser parallèlement en mettant sur pied deux marches alternatives.
C’est l’organisme Aînés et retraités de la communauté gaie qui a ouvert la marche de la Fierté cette année. Le ton du défilé était marqué par le rassemblement harmonieux des plus vieux comme des plus jeunes, agitant leurs drapeaux colorés et portant leurs chapeaux bien ajustés. Par leur seule présence, ceux-ci rappelaient que la festival de dimanche s’inscrit dans une continuité, forgée par des décennies de mobilisations, de revendications et de changements sociaux.
Des jeunes marchaient au rythme des slogans et de la musique vêtu(e)s de multicolores de la tête aux pieds, drapeaux arc-en-ciel en main et le visage maquillé. Des grappes de gens ont offert des danses et des chorégraphies qui ont capté les regards. Le groupe Costello Irish Dance, venu présenter des pas et figures inspirés de la danse traditionnelle irlandaise, a été particulièrement populaire.
Alors que le public était en délire derrière les barrières, une drag queen a quitté le rang de la parade pour interagir avec la foule. S’approchant de la masse qui filmait la scène, elle s’est penchée vers l’un des objectifs et a déposé un baiser directement sur la caméra, faisant jaillir cris et applaudissements.
En plein milieu du boulevard René-Lévesque, une rangée de spectateurs et spectatrices se sont démarqué(e)s par leurs encouragements chaleureux. Ils et elles levaient les bras, scandaient des mots de soutien et filmaient le défilé. Certain(e)s prenaient même l’initiative d’offrir des bracelets multicolores à l’effigie des différents drapeaux de la communauté 2ELGBTQI+.
Vers la moitié du défilé, où l’énergie était au plus haut, des participant(e)s ont avancé en brandissant une large bannière couverte de messages et de slogans liés aux droits 2ELGBTQI+, à la lutte contre le fascisme et à la protection des enfants.
À 14h30, la foule s’est immobilisée pour une minute de silence. Ce geste collectif a rendu hommage aux vies perdues trop tôt en raison du sida, de la lesbophobie, de l’homophobie, de la biphobie et de la transphobie. Cet acte servait aussi à commémorer les femmes, filles, enfants et personnes bispirituelles ou 2ELGBTQI+ autochtones disparues ou assassinées.
En raison de la température, 30 °C sous un ciel dégagé, des douches froides étaient installées le long du parcours. Abrité(e)s sous un parapluie arc-en-ciel, les marcheurs et marcheuses ont profité du jet d’eau pour se rafraîchir avant de reprendre leur place dans la marche.
Près de 150 000 personnes ont répondu présentes pour applaudir les 12 000 participant(e)s du défilé. Malgré les tensions et les débats qui ont précédé l’événement, la journée s’est déroulée sans débordement, dans un esprit de diversité, de visibilité et de solidarité. Entre célébrations et revendications, Fierté Montréal a réussi à rassembler, confirmant que l’événement demeure un moment fort de la vie communautaire de Montréal.
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