Concilier gaming et vie d’adulte

Traditionnellement associée à une clientèle adolescente, la pratique des jeux vidéo se répand chez les adultes de tous âges. Comme quoi, agripper une manette et démarrer sa console sont des actes intemporels.

Pascal Reeves, père de famille de 44 ans, représente bien cette génération plus âgée de gamers. Son premier contact avec l’univers du jeu vidéo demeure frais dans sa mémoire, malgré ses six ans à l’époque.

« Je me souviens qu’on allait à la cabane à sucre. Il y avait tout le temps une ou deux arcades. Je me souviens d’être monté sur un banc et d’avoir joué à Pac-Man »

Pascal Reeves

Entre les priorités familiales et le travail, Pascal joue deux fois par semaine, lui qui « jouait pas mal plus » durant sa jeunesse. Qu’il fusille des zombies dans l’univers de Doom, populaire jeu de tir à la première personne, ou qu’il s’allie à ses enfants pour compléter les différents niveaux de la célèbre franchise Super Mario Bros, Pascal joue pour se détendre.

Créer des liens

Pour M. Reeves, jouer à des jeux vidéo a toujours été quelque chose de positif, particulièrement sur le plan social. « Ça m’a amené à joindre le Club des collectionneurs de jeux vidéo du Québec (CCJVQ). On a un groupe Facebook et j’ai longtemps été administrateur de ce groupe-là. Ils font des réunions tous les 3-4 mois », dit-il. 

Plusieurs amitiés ont vu le jour depuis que Pascal s’est joint au CCJVQ. Les réunions trimestrielles lui permettent de parler de gaming en compagnie de passionné(e)s comme lui, avec qui il a créé des liens au fil des années. « À un moment donné, on m’avait appelé le Doug Jarvis des réunions parce que je n’en n’ai jamais manqué une depuis 1999 », confie Pascal en riant.

L’envers de la manette

Toutefois, certains types de jeux vidéo peuvent avoir un effet négatif sur le cerveau même chez les adultes, révèle une étude réalisée par Gregory West, professeur agrégé au Département de psychologie de l’Université de Montréal.

« On invitait de jeunes adultes âgés de 18 à 30 ans à jouer à des jeux vidéo dans un laboratoire pendant 90 heures, et puis on scannait leur cerveau avec une imagerie par résonance magnétique avant et après cette période », explique M. West.

« On a trouvé que les jeux de tir avaient un impact négatif sur la matière grise, qui a diminué après 90 heures, contrairement aux jeux de plateformes en trois dimensions comme Mario 64, qui ont eu un impact positif sur cette même structure », indique M. West.

Même si la cause d’une telle diminution de matière grise « demeure inconnue », certaines hypothèses pointent vers un lien avec le degré de violence des jeux de tir : « La violence augmente le cortisol, qui a un impact sur plusieurs structures neuronales », mentionne M. West.

Questionné sur les effets d’une expérience identique effectuée sur une tranche d’âge plus élevée, M. West a avancé que « l’impact [serait] pareil ou même pire, à cause du fait que l’hippocampe diminue naturellement avec l’âge. On pourrait potentiellement trouver un effet plus important ».

Amateur de Doom, un jeu de tir particulièrement violent, M. Reeves n’a jamais perçu qu’il se « sentait mou » après une séance de gaming. « Je jouais, ça finissait, puis j’allais faire autre chose », raconte le père de famille.

Un jeu avant tout

Lorsqu’il joue à sa console Nintendo Switch avec ses enfants, Pascal tente de leur inculquer le rapport sain qu’il a toujours su entretenir avec le gaming : « Ce n’est jamais devenu une dépendance, et c’est ça qu’on essaie de montrer à nos enfants : c’est cool, mais faut pas que tu te rendes à ce point-là. »

La passion du jeu vidéo, elle, semble bel et bien déjà transmise : « Des fois, quand je joue à de vieux jeux que mon gars n’a pas encore vus, là, il les voit et il dit : ”Hey ! Ça a l’air bin cool ça”, donc je lui fais essayer des affaires », révèle Pascal, le sourire aux lèvres.

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