Situé en plein cœur du campus de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), dans le pavillon Hubert-Aquin, le bar Le Département était l’un des lieux de regroupement les plus prisés par la communauté étudiante. Depuis sa fermeture en mars 2020, un service de bar mobile a été mis en place, mais celui-ci ne fait pas l’unanimité.
Avec la réouverture des bars et des restaurants partout au Québec, les membres de la communauté étudiante de l’UQAM pouvaient s’attendre à ce que Le Département, aussi appelé « Le Départ », revoit le jour. La pandémie a toutefois eu raison de lui.
Contrairement aux nouveaux membres de la communauté universitaire, la finissante au baccalauréat en communication (création médias – télévision) Laurianne Jacques a eu la chance de connaître l’endroit. « Ça fait grandement partie de mes bons souvenirs à l’UQAM pré-COVID, c’était vraiment [l’endroit] de prédilection pour les projets [d’équipe] », raconte-t-elle.
Désormais, les étudiants et les étudiantes doivent se tourner vers les bars autour du campus, où les produits sont plus chers. « Même si on a beaucoup de bars près de l’UQAM, ce ne sera jamais la même chose. Le “Départ” était dans l’Université. [C’était] beaucoup plus pratique pour aller passer une soirée là ou juste pour prendre une bière [après les cours] », explique Laurianne.
Étudiant au baccalauréat en travail social, Patrick Belzile a connu le bar alors qu’il était toujours au Cégep. Il se rappelle les soirées de la Ligue d’improvisation centrale de l’UQAM (LicUQAM) qui se déroulaient au bar chaque vendredi soir.
Aujourd’hui, il considère que « ça manque à la vie étudiante de l’UQAM. On a appris, avec l’école à la maison, à quel point la dimension sociale du passage universitaire est importante ». Selon l’étudiant, un lieu qui favorise l’échange et la rencontre, comme c’était le cas au Département, enrichit l’expérience universitaire.
Des emplois étudiants qui s’envolent
Katia Ranger travaillait au Département avant sa fermeture. Pour l’étudiante au baccalauréat en communication (stratégies de production culturelles et médiatiques), c’était une expérience mémorable. « J’allais au Département [pour] y travailler et j’y allais tout autant en dehors de mes heures de travail », indique-t-elle.
Pour Katia, « le fait que c’était facile de se rendre à notre quart [de travail] après les cours » faisait toute la différence. « Souvent, mes ami(e)s me suivaient pour mon quart. On créait aussi des liens avec les clients réguliers qu’on croisait dans les corridors entre deux cours, ce qui créait un sentiment d’appartenance à notre établissement scolaire », se souvient-elle.
L’étudiante affirme encore aujourd’hui que si le bar devait rouvrir, elle proposerait sa candidature pour y travailler sans hésiter.
Un projet de rénovation qui divise
La directrice des relations de presse de l’UQAM, Jenny Desrochers, explique que la fermeture du bar s’inscrit dans le cadre « d’un projet de rehaussement des espaces autour de la bibliothèque [du pavillon Hubert-Aquin] pour répondre aux souhaits des personnes étudiantes d’accéder à davantage de lieux pour échanger et étudier ».
Le Département sera converti en un lieu multifonctionnel qui pourra également être réservé pour des activités spéciales avec ou sans bar. « Un bar mobile de Traiteur UQAM sera en effet disponible sur réservation pour divers événements », précise Jenny Desrochers.
Pour Laurianne Jacques, qui est aussi la responsable aux communications internes de l’Association générale des étudiants en communication (AGEC) de l’UQAM, ce projet de rénovation « a l’air bien compliqué », en plus de « [porter] à confusion ».
Organiser des événements impliquant de l’alcool à l’UQAM risque d’être plus difficile pour les associations et les groupes étudiants. « [L’idée] d’avoir la possibilité d’un genre de bar qu’on peut réserver pour des événements est cool, mais honnêtement on nous a dit que c’était pratiquement impossible [en raison de la situation sanitaire] d’organiser des fêtes impliquant de l’alcool à l’UQAM », explique-t-elle.
Même si la vie revenait un jour à la normale, les étudiants et les étudiantes de l’UQAM peuvent dire adieu à un bar situé sur le campus, du moins pour l’instant.
Mention photo Édouard Desroches | Montréal Campus
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