Le Pôle sur la ville résiliente, dévoilé le 1er novembre dernier, rassemble une quarantaine de chercheurs et de chercheuses de disciplines variées de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Leur objectif : étendre la recherche sur le développement des villes de demain.
La pandémie de COVID-19 a exacerbé les vulnérabilités dans plusieurs zones urbaines. Selon le vice-recteur à la recherche, à la création et à la diffusion de l’UQAM, Christian Agbobli, cette crise sanitaire nous oblige à « repenser nos modes de vie, notre rapport à la nature et nos manières d’interagir, de travailler, de nous déplacer [et] de consommer ».
M. Agbobli souligne l’importance de développer des stratégies pour que les villes s’adaptent aux événements et aux contraintes naturelles à venir, comme celles liées aux changements climatiques. Cette stratégie s’articule autour du concept de résilience urbaine.
Le Pôle sur la ville résiliente de l’UQAM unit des chercheurs et des chercheuses de diverses disciplines, dont les buts convergent. « Un des premiers objectifs que nous poursuivons est d’accompagner toute la collectivité urbaine du Québec dans sa transformation socio-écologique avec un partenariat impliquant autant des initiatives citoyennes que des politiques municipales », indique le professeur au département de géographie de l’UQAM et chercheur participant au Pôle, Claude Codjia.
Les cinq thématiques de recherche, soit les forêts, les eaux urbaines, l’autonomie alimentaire, la mobilité et finalement l’amélioration des milieux de vie, sont coordonnées pour offrir une vision globale des villes.
Selon M. Codjia, les recherches se font « sur des enjeux transversaux aussi bien que spécifiques ». Ainsi, les experts et les expertes s’intéressent autant à certaines problématiques, comme les précipitations en milieu urbain, qu’à la participation citoyenne au sein de la prise des décisions municipales.
La cohérence entre les multiples projets de recherche sera assurée par « un comité de direction, un comité exécutif, un représentant de l’Institut des sciences de l’environnement (ISE) [une unité académique rattachée à la Faculté des sciences de l’UQAM], les représentants des partenaires [les acteurs urbains] et les chercheurs et chercheuses », précise Christian Agbobli.
Un regroupement novateur
Parmi les membres du Pôle sur la ville résiliente, on retrouve des économistes, des géographes, des sociologues, des biologistes et même un chercheur en science de la religion. « Rassembler tout ce beau monde-là sous la même gouverne fait jaillir plus de connaissances », considère M. Codjia.
Plusieurs chaires de recherche de l’UQAM s’intéressent aux thématiques soulevées par le Pôle. Toutefois, le lien de proximité que ces thématiques auront dans ce nouvel espace est inusité puisqu’il décloisonne les angles de recherche.
Le Conseil de la recherche et de la création (COREC) ー la plus haute instance consultative de l’UQAM en matière de recherche ー finance en partie les études du Pôle.
Les partenaires actuels sont, entre autres, la Ville de Montréal et la chaîne de télévision MétéoMédia. Ceux-ci assument aussi une part des fonds liés aux projets auxquels ils collaborent.
Un engagement avec la métropole
La Ville de Montréal, qui réfléchit à la résilience urbaine depuis quelques années, est l’une des principales collaboratrices du Pôle sur la ville résiliente. La cheffe de la division Mobilisation, Biodiversité et Résilience au Bureau de la transition écologique et de la résilience (BTER) de la Ville, Marieke Cloutier, accueille donc l’initiative de l’UQAM d’un bon œil. « C’est essentiel pour développer l’expertise au niveau de la collectivité », estime-t-elle.
Mme Cloutier indique qu’une première réunion a eu lieu au début du mois de novembre et que « d’autres rencontres sont prévues pour peaufiner les actions qui peuvent être menées conjointement [avec le Pôle] ».
En 2018, Montréal a été la première ville canadienne à s’impliquer dans le réseau des 100 Resilient Cities, devenu le Resilient Cities Network. Le partenariat avec le Pôle s’ajoute à d’autres démarches entreprises par la Ville pour favoriser la résilience urbaine, comme le plan stratégique Montréal 2030 qui cherche à développer des liens sociaux afin de préparer sa population à d’éventuelles crises.
Selon Christian Agbobli, ce genre de collaboration correspond à « l’ADN » de l’UQAM puisqu’il répond au mandat d’un enseignement supérieur accessible et ancré dans son milieu, « où l’on a le pouvoir d’agir sur l’environnement ».
« Depuis plus de 50 ans, l’UQAM [ne cesse] d’influer et d’agir sur la société », dit-il avec fierté.
Mention photo Manon Touffet | Montréal Campus
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