Lucie Sauvé, chercheuse engagée et attentive

Chercheuse reconnue au parcours foisonnant, Lucie Sauvé est une pionnière en matière de pédagogie environnementale. Depuis plus de 30 ans, la fondatrice du Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté (Centr’ERE) de l’UQAM s’engage en valorisant le dialogue et l’échange des savoirs.

Lucie Sauvé garde un souvenir heureux des moments passés au bord du fleuve Saint-Laurent, dans la maison de campagne de ses parents située près de Repentigny. Pendant son enfance, elle profitait de ces escapades familiales hors de Montréal pour apprécier la nature.

En se baignant en compagnie des autres enfants de son quartier, elle se rappelle avoir remarqué les premiers signes de la pollution maritime provoquée par l’usine d’épuration voisine. C’est ce qui l’initiera, en partie, aux enjeux environnementaux.

À cette époque, la future chercheuse avait déjà une idée de carrière professionnelle. « Déjà toute petite, j’ai su que le métier que je voulais faire était celui d’enseignante. Alors, j’ai d’abord enseigné sept années à temps plein au secondaire », raconte Lucie Sauvé.

Elle n’avait toutefois pas encore développé de pédagogie environnementale. « À travers des lectures, des rencontres, des collaborations, j’ai pu encore plus prendre conscience de l’importance des rapports humains, de l’environnement et de l’intérêt que j’avais désormais d’associer la pédagogie aux questions environnementales », explique-t-elle.

Une enseignante passionnée

Au début des années 70, les Centres locaux de services communautaires (CLSC) commencent à se développer au Québec. Lucie Sauvé est alors invitée par celui de sa région pour participer à des activités liées à l’éducation en environnement. En 1979, avec l’un de ses collègues, elle sollicite le représentant du nouveau ministère de l’Environnement du Québec, Marcel Léger, et lui demande d’organiser le premier colloque régional en environnement.

En 1984, Lucie Sauvé entame une maîtrise en environnement et devient enseignante-chercheuse à l’Université du Québec à Trois-Rivières en 1991.

Doctorante en éducation à l’UQAM l’année suivante, elle soutient la première thèse francophone en éducation relative à l’environnement. Par la suite, elle obtient un poste de professeure au sein de l’Université, dans laquelle elle exerce jusqu’à sa retraite, en décembre 2020.

Son ancien étudiant Michel Renaud conserve un souvenir marquant des cours donnés par Lucie Sauvé dans le cadre de son diplôme d’études supérieures en éducation relative à l’environnement. « J’habitais à la campagne, à 100 km de l’UQAM, mais je me faisais une joie à chaque fois, même en plein hiver, d’aller au cours de madame Sauvé », confie-t-il.

En 2012, Lucie Sauvé fonde le Centr’ERE. En compagnie de partenaires, elle travaille au développement d’activités sociales et éducatives afin de sensibiliser à l’écocitoyenneté. « Je suis extrêmement heureuse de l’évolution du champ de l’éducation relative à l’environnement à l’UQAM. Ça n’a pas toujours été facile parce que c’était un nouveau champ », précise la chercheuse.

Par ailleurs, dans le cadre des Journées de l’éducation relative à l’environnement, qui ont eu lieu du 5 au 14 octobre dernier, le centre a organisé un événement pour célébrer la contribution de Lucie Sauvé dans ce domaine.

Un engagement sans frontières

En 1993, Lucie Sauvé entame un projet d’apprentissage en éducation relative à l’environnement au Brésil, en Colombie et en Bolivie. Accompagnée de trois collègues, elle y a développé pendant plus de vingt ans des programmes de recherche, de formation et d’interaction sociale avec des communautés et des universités latino-américaines. « Cette possibilité de m’ouvrir à la culture latino-américaine, à toute cette pensée, politique, sociologique et anthropologique, à la littérature, à l’art, ça a été pour moi un des plus beaux cadeaux de ma vie professionnelle », indique-t-elle.

Son ancienne étudiante et actuelle collaboratrice Laurence Brière l’a accompagnée pendant l’un de ces voyages dans un projet de coopération universitaire entre l’UQAM et des universités boliviennes de la région d’Amazonie. « Elle a le don de donner confiance aux gens qu’elle accompagne, tant en classe que [dans les] études supérieures », décrit Lucie Sauvé.

Désormais membre du Collectif scientifique sur les enjeux énergétiques au Québec, Lucie Sauvé demeure rigoureuse, authentique et reconnaissante des personnes qui l’ont suivie tout au long de sa carrière. « J’ai surtout priorisé le travail collectif, collaboratif et en partenariat. Mon cheminement, ce n’est pas un cheminement individuel, c’est un cheminement collectif  », conclut-t-elle.

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *