Depuis le début du mois de février, les établissements universitaires peuvent, sur une base volontaire, offrir des cours en présentiel. En ce sens, l’UQAM a annoncé un plan qui conduira à l’élargissement de l’offre d’activités pédagogiques en présentiel au cours des prochaines semaines.
La directrice des relations de presse de l’UQAM, Jenny Desrochers, précise le caractère volontaire de ce retour, à savoir que les étudiants et les étudiantes désirant terminer leur trimestre à distance pourront le faire. L’UQAM compte augmenter la quantité de cours comodaux, c’est-à-dire qui seront offerts à la fois en ligne comme en présentiel. Il s’agit « d’une option envisagée dans certains cas cet hiver et appelée à prendre de l’importance dans les prochains trimestres pour faciliter le présentiel », souligne-t-elle.
Afin de prendre ce virage, Jenny Desrochers dévoile que l’UQAM est « présentement en train d’équiper un plus grand nombre de salles qui permettent [un enseignement en mode comodal]. » Le changement pourrait potentiellement se faire au cours des prochaines semaines, tout dépendant de ce que les différents programmes et professeur(e)s enseignant(e)s choisissent de faire.
L’idée d’enseigner à la fois pour des étudiant(e)s présent(e)s en classe et à distance amène toutefois son lot de défis. Le professeur en design graphique de l’UQAM Sylvain Allard se dit très enthousiaste si le retour en présence est total, mais témoigne un intérêt limité pour ce qui est de l’enseignement comodal. « Lorsque j’enseigne, je veux que tous mes étudiants soient là. […] Il y a donc peu d’intérêt pour moi de garder les deux modes simultanés. » Il considère également que prévoir un enseignement à la fois à distance et en présentiel crée une double tâche d’enseignement pour le ou la professeur(e) enseignant(e).
L’impact sur les plans de cours
Si plusieurs professeur(e)s enseignant(e)s choisissent de donner leur cours à la fois en présence et à distance, auront-ils et elles également la possibilité de changer leur plan de cours, alors que les ententes d’évaluations ont déjà été signées? Jenny Desrochers assure que « s’il y a une restructuration d’un cours en mode comodal, il faut [qu’il] soit pensé en fonction de ce qui avait été établi dès le départ. »
L’augmentation du temps alloué à leurs études en raison d’un retour graduel en présence ne semble pas pour autant préoccuper les étudiant(e)s. L’étudiant au baccalauréat en enseignement de l’éducation physique Maxime-Georges Hazboun croit que la charge de travail sera la même, et que « même si des travaux [sont rajoutés], je pense que les étudiant(e)s vont tellement être contents de venir en présentiel que ce n’est pas un problème. »
Le finissant au baccalauréat en administration des affaires (concentration finance) Samuel Leduc-Heller estime aussi que la charge sera similaire, puisque les professeur(e)s qui lui enseignent sont « très compréhensifs et compréhensives là-dessus ». Toutefois, l’étudiant mentionne son souhait de continuer, pour le moment, ses cours chez lui. Il indique qu’il s’est accoutumé à l’enseignement à distance, qui lui permet de suivre plus de cours et de travailler davantage.
Si retour il y a, le professeur Sylvain Allard se dit ouvert à modifier certains aspects du plan de cours dans l’idée de profiter des avantages du présentiel : « On travaille en visualisation numérique sur un logiciel 3D au lieu de travailler en prototype maquette. Avec un bon timing par rapport aux projets, j’accepterais certainement de changer un projet et de le rendre atelier, et ça me ferait même plaisir de le faire, parce que c’est ce qui nous manque dans les cours à distance », explique-t-il.
Plus d’activités en présentiel
Au-delà de l’aspect éducatif, l’UQAM compte renforcer et augmenter les services offerts sur place aux étudiant(e)s, tels que le soutien psychologique, le soutien à l’apprentissage et l’accès à des locaux de travail pour les élèves, entre autres. Afin de s’assurer que les consignes sanitaires soient respectées dans la mise en place des activités de ce retour graduel, un système de réservation a été instauré le 22 février dernier. Six personnes maximum peuvent accéder aux salles réservées. Elles doivent également garder une distanciation physique de deux mètres et porter le masque de procédure en tout temps.
Le respect des mesures sanitaires est central dans les décisions menant au retour progressif en présentiel.« La santé et la sécurité sont nos priorités. L’UQAM n’a pas vécu d’éclosion depuis le début de la pandémie, et nous sommes très soucieux de maintenir cette situation », rappelle Jenny Desrochers.
L’étudiant Maxime-Georges Hazboun ne craint pas que les mesures sanitaires soient difficiles à appliquer, mais plutôt de revoir le privilège d’assister aux cours en présentiel lui être retiré une fois de plus: « je trouverais ça vraiment dommage qu’on permette un début de retour en présentiel et qu’on l’enlève après », exprime l’étudiant.
Mention photo Édouard Desroches | Montréal Campus
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