À la suite de la présence d’un second Québécois, Antony Auclair des Buccaneers de Tampa Bay, à la finale du Super Bowl en l’espace de deux ans, les athlètes universitaires ainsi que les entraîneurs et les entraîneuses se voient confiant(e)s quant à l’avenir des athlètes québécois(es) dans le milieu professionnel.
Pour Marc-Olivier Boucher et Félix Garand-Gauthier, joueurs de football pour le Rouge et Or de l’Université Laval – où a joué Antony Auclair au niveau universitaire – il est certain que les présences de Laurent Duvernay-Tardif et d’Antony Auclair au Super Bowl fera progresser le football d’ici. « Voir des athlètes québécois [réussir aux États-Unis], ça va encourager [les étudiants post-secondaire à poursuivre dans leur sport]. Le football va rattraper son retard [par rapport au football étatsunien] », précise Marc-Olivier, nouveau receveur de l’équipe.
L’étudiant ajoute que la participation des deux Québécois dans la ligue américaine montre que la compétition est aussi forte au Canada qu’aux États-Unis. « [Ça incite] les recruteurs à aller voir ailleurs qu’aux États-Unis », dit-il.
Stéphane Boudreau, directeur général adjoint du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ), est du même avis. Il croit que ces victoires des Québécois et Québécoises pourraient ralentir l’exode des meilleurs athlètes vers les États-Unis, ou même l’empêcher.
Une source d’inspiration et de motivation
M. Boudreau mentionne cependant que l’objectif du sport universitaire demeure la réussite académique par le sport : « Duvernay-Tardif et Auclair ont réussi leurs études, ils ont un diplôme. C’est ça, le but ultime. »
Selon Daniel Méthot, responsable des Citadins de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), voir des modèles d’athlètes qui ont reçu leur diplôme avant de faire du sport au niveau professionnel est une belle source d’inspiration. « On est content de l’exemple qu’ils donnent, des valeurs qu’ils partagent, c’est pas donné à tous », dit M. Méthot.
Pour Joëlle Carpentier, professeure au département d’organisation et de ressources humaines à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM, la représentation des athlètes professionnel(le)s québécois(e)s à l’échelle internationale peut n’avoir que des impacts positifs. Pour elle, « de voir des leurs avoir du succès, mais surtout réaliser leurs rêves, ça va motiver les jeunes athlètes. »
Pour Marc-Olivier Boucher, et beaucoup d’autres, les joueurs universitaires qui parviennent au niveau professionnel sont des modèles. « Ils viennent du même milieu que moi, ça me pousse à les dépasser. Je veux compétitionner avec eux », avoue-t-il. Ayant connu Auclair comme entraîneur remplaçant, il ajoute que ce dernier, plus que d’autres, l’inspire.
Le centre arrière de l’équipe, Félix Garand-Gauthier, qui a lui aussi côtoyé Auclair, souligne qu’il a beaucoup appris de ce dernier : « on joue quasiment au même poste […] Quand on s’entraînait ensemble, c’était l’exemple à suivre. »
Un phénomène pas unique au football
Le responsable des Citadins admet que cette même tendance s’observe dans d’autres sports universitaires, notamment dans le basketball. « Je sens un impact [similaire] dans les rangs plus jeunes. Les athlètes collégiaux sont en train de monter, il y aura plus de monde pour frapper à la porte [des équipes universitaires ou professionnelles] d’ici deux à trois ans. »
Clara Blachier, jeune professeure en éducation physique et athlète en basketball pour les Citadins, précise toutefois qu’il faudra attendre quelques années avant de voir l’impact des Québécois et des Québécoises sur la scène sportive mondiale. Elle explique que, dans les dernières années, elle a observé de très bonnes joueuses prendre la décision d’arrêter le basketball parce qu’elles devaient « faire de bonnes études ».
Elle pense que le fait d’informer les jeunes sur le soutien et les programmes qu’ils leur sont offerts pendant leur parcours scolaire, leur donnera la chance de continuer le sport, puis de se lancer plus tard dans la vie active grâce au diplôme qu’ils et elles auront obtenu pendant leur parcours universitaire sportif.
Mention photo Yan Doublet
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