Philippe Brach a présenté le 12 novembre au Club Soda son plus récent et inédit spectacle thématique, Bienvenue à Enfant-Ville. Costumes, apparition surprise de Carmen Campagne, quatuor à corde et une ambiance éclatée propre aux performances de l’artiste saguenéen : tout était réuni pour un concert couronné de succès.
La promotion du spectacle sur les réseaux sociaux, ces dernières semaines, laissait anticiper une prestation pour le moins hors du commun. Le voyage dans l’univers déjanté de Brach, à travers l’Enfant-ville, n’a d’ailleurs pas déçu.
L’auteur-compositeur-interprète a su divertir habilement son public comme lui seul sait le faire. Il sort de son esprit tordu ses plus folles idées en espérant qu’elles rejoignent le public. Mission accomplie ici, puisque la réaction de la foule a été très positive.
Pour présenter Bienvenue à Enfant-ville, Philippe Brach a réalisé dernièrement deux capsules annonçant déjà l’étrangeté de ce qu’il préparait. Dans le ton d’une émission pour enfants, il a abordé les sujets les moins appropriés pour la jeunesse, dans des scénarios complètement dénués de sens. En plus de faire nous rire, il a surtout réussi à nous intriguer.
Moins de deux semaines avant le spectacle, il a aussi sorti un « nouvel album », soit une version modifiée de Portraits de famine, sorti en 2015. Cette relecture de son opus de l’an dernier, qui lui a valu plusieurs nominations au dernier gala de l’ADISQ, offre une version sans paroles de chaque chanson modifiée de façon à ce qu’elle ait l’air de musique de jeux vidéo. L’artiste ne semble s’imposer aucune limite créative.
Place au spectacle
À 20 heures tapantes samedi, Brach montait donc sur scène déguisé en femme de ménage cauchemardesque. Son groupe— composé d’un piment rouge et d’un épouvantail aux guitares, d’un minion à la basse, d’un clown effrayant derrière la batterie et de princesses aux instruments à cordes — a pris place pour une première partie de spectacle palpitante.
Le musicien a alterné entre les chansons de son premier album, La foire et l’ordre, et de son deuxième, Portraits de famine, devant une salle presque pleine. Commençant avec Né pour être sauvage, il a enchaîné avec Downton, issue de son premier opus. « Bienvenue à Enfantville, les amis-loups », a lâché un Brach tout agité, fidèle à lui-même.
Environ une heure après le début du concert, la servante a annoncé « une pause de 1300 secondes ». Une occasion pour le public de se rendre au kiosque installé au fond de la salle où un boucher fou s’affairait à dépecer un gummy bear géant pour le distribuer au public. Le temps écoulé, le spectacle a repris de plus belle. Philippe Brach a su garder son énergie contagieuse tout au long de sa prestation.
Après quelques autres titres, chantés à l’unisson avec une bonne partie du public qui connaissait chaque parole, Carmen Campagne, invitée surprise, est montée sur scène pour le plus grand plaisir de la foule. L’interprète de La Vache, connue pour ses vidéos pour enfants, s’est jointe à Brach pour chanter La moustache à papa, replongeant l’auditoire en enfance. S’en est suivi une interprétation éclatée de Lucy in the sky with diamonds, déclenchant une fête costumée sur la scène.
Le Club Soda est devenu, le temps d’un soir, cette ville que Brach a imaginée. Celui qui avait laissé présager un spectacle aussi tordu que divertissant a été à la hauteur des attentes. Après sa soirée nippone en début d’année, Philippe Brach signe ici un autre spectacle thématique réussi. Il a quitté la scène en annonçant qu’on ne le reverrait que pour son prochain album.
Photo: MARISSA GROGUHÉ MONTRÉAL CAMPUS
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