En l’espace d’une heure, un raz-de-marée de sujets a été débattu à l’hôtel Hyatt Regiment le 27 janvier au cours de l’événement Perspectives 2016, où des intervenants de diplômés de l’UQÀM se rencontrent pour prédire l’avenir politique, social et économique du pays. Les thèmes de l’économie, de la souveraineté et de la gouvernance ont suscité les échanges les plus électrisants.
Organisé par le Bureau des diplômés de l’UQAM, la soirée a rassemblé un quatuor d’ex-uqamiens : Josée Legault, politologue, journaliste et chroniqueuse ; Michel Venne, écrivain et directeur-fondateur de l’Institut du Nouveau Monde (INM) ; ainsi que Simon Prévost, Vice-président à la Clientèle institutionnelle chez Desjardins. À la modération, Marie-France Bazzo, animatrice à Bazzo.tv, s’est assurée de mener la barque à bon port.
Boule de cristal
En levée de rideau, Simon Prévost, diplômé à la maîtrise en science économique, a comparé la situation économique canadienne actuelle avec elle d’il y a vingt ans. Le huard en faible santé constitue un point en commun entre les deux époques, mais le contexte économique global diffère grandement. Alors que l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) venait tout juste d’être signé, les exportations et la bulle technologique tiraient l’économie du pays. «Depuis ce temps, nous avons perdu entre 25 à 40% des emplois dans le secteur manufacturier, avance-t-il. Le Canada était le principal partenaire économique des États-Unis; c’est vrai encore, mais ce l’est beaucoup moins qu’avant. » Sur l’enjeu de l’économie nationale, il jure ne pas pouvoir prédire de tendances. «J’ai essayé ma boule de cristal, je l’ai nettoyée et elle est toujours opaque», a-t-il répondu, lorsqu’invité à se mouiller sur la question.
Politique québécoise et canadienne
Les quatre lauréats de Prix Reconnaissance, décoration remise par l’UQÀM afin de souligner l’engagement professionnel de ses anciens étudiants, se sont également frottés à la question nationale, plus précisément sur les récents déboires du Parti Québécois (PQ). À savoir si le ce parti parviendra à réintroduire l’indépendance à l’avant-scène médiatique cette année, Simon Prévost a répliqué avec un «Non!», bien senti.
La performance de Pierre-Karl Péladeau, autant à l’Assemblée nationale que lors de ses sorties médiatiques, a fait l’objet de nombreuses interventions. Michel Venne, bachelier en communication, a partagé ses inquiétudes à son sujet. «Il ne m’apparait pas présentement comme l’homme de la situation, a-t-il remarqué, Peut être que ça va changer, peut être qu’il a des talents cachés qu’il aurait dû révéler avant.»
En ce qui concerne la prestation du maire de Montréal, le fondateur de l’INM a souligné l’efficacité de l’ancien député libéral fédéral à rétablir la confiance des citoyens pour leur mairie. Malgré les pas de géants en matière de communication, les résultats tardent pourtant à suivre et Michel Venne considère que 2016 sera une année de vérité pour le maire. «Qu’est-ce que Denis Coderre pourra nous dire à la fin de son mandat?, a-t-il demandé. Est-ce qu’on aura des meilleurs logements? Est-ce qu’on aura gardé les familles? Est-ce qu’on aura amélioré la mobilité dans les rues de Montréal? Est-ce qu’on aura réussi à convaincre les paliers supérieurs à investir davantage dans les transports publics?».
Un souhait pour l’UQAM
Josée Legault, détentrice d’un baccalauréat en histoire ainsi que d’une maîtrise en science politique, a conclu en faisant savoir ce qu’elle pensait de l’Université du peuple aujourd’hui. «J’espère que l’UQAM va surmonter ses difficultés actuelles, a-t-elle avoué. Les baisses d’inscriptions font très mal à voir, parce c’est une université qui a été créée avec une vision sociale, où le savoir sert à former aussi des citoyens plus engagés dans notre société. Je lui souhaite, comme un phénix, de renaître, parce que Montréal a besoin d’elle.»
Photo : Alexis Aubin
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