Après deux incidents l’an dernier, les résidences de l’UQAM ajoutent un sinistre à la liste. Un dégât d’eau a rendu la présence de machines et d’ouvriers inévitable durant un mois.
La chaleur et l’humidité étaient accablantes dès les premiers pas dans les Résidences de l’Ouest. Des travailleurs ont rénové, au rythme du ronronnement des multiples déshumidificateurs, plusieurs logements durement affectés par le dernier dégât d’eau. Même si l’événement qui a nécessité l’intervention des pompiers est survenu le 22 septembre vers 21h, les ouvriers ont quitté les lieux le 26 octobre. «L’ampleur des dommages causés aux 42 unités touchées par le sinistre a nécessité des travaux d’une trentaine de jour», précise la directrice des relations de presse de l’UQAM, Jennifer Desrochers. Malgré les incidents de l’année dernière, la communication est demeurée absente entre l’administration et les étudiants, d’après les nombreux témoignages.
L’alarme de feu a forcé l’évacuation des résidences après une accumulation d’eau au rez-de-chaussée. «Nous avons attendu environ deux heures dehors, puis une heure dans l’entrée avant de pouvoir regagner nos chambres», note le résident, Louis-Félix*. L’eau provenait d’un étudiant qui a accroché un cintre sur le gicleur de son appartement, dont la tête a été arrachée. Un geste pourtant interdit par l’établissement. «Des panneaux indiquant de ne rien poser sur les gicleurs sont présents partout dans l’appartement», rappelle Cédric Richard, un étudiant affecté par les inondations. Selon lui, l’eau s’est infiltrée dans les cloisons des chambres du rez-de-chaussée. «Visuellement, il n’y avait aucun dégât. Ce sont des travailleurs qui sont venus faire des vérifications qui ont découvert que l’eau avait passé par les murs», explique-t-il.
Manque de communication
Durant les travaux, l’UQAM a laissé les étudiants sans information. «Un matin, un ouvrier est entré dans ma chambre alors que je dormais!», s’indigne Vytautas Statkevičius, étudiant de l’UQAM. Selon Cédric Richard, cela démontre l’attitude de l’administration envers ses étudiants. «Ils pourraient laisser des messages dans notre boîte aux lettres afin de nous informer de l’horaire des travaux et de l’heure d’arrivée des ouvriers», déplore-t-il. Louis-Félix a également vécu cette expérience. «Je me suis déjà réveillé le matin à 8h avec deux hommes à côté de moi. Ils sont également entrés lorsque je me douchais ou que j’étais aux toilettes», raconte l’étudiant. Selon lui, les ouvriers allaient et venaient n’importe quand, sans avertissement pour les résidents. «On leur a donné une clé leur permettant d’accéder aux studios quand bon leur semblait», explique-t-il. Jennifer Desrochers dément ce va-et-vient sans surveillance. «Tous les ouvriers du chantiers étaient toujours accompagnés de deux employés des Résidences, connus des résidents et résidentes, dans leurs déplacements et leurs accès», affirme-t-elle. Les plaintes des résidents ont cependant été entendues par l’administration. «La direction des Résidences prend acte des commentaires portant sur le besoin d’améliorer la communication entourant ce genre de situation», indique-t-elle.
Le logement qu’occupe Cédric Richard avec son colocataire, Vytautas Statkevičius, sentait l’humidité et il était difficile de ne pas en ressortir avec la sueur au front. «Le thermomètre est monté jusqu’à 34 degrés. Cela pourrait même être plus, puisqu’il ne peut pas mesurer une température plus élevée, s’exclame Vytautas Statkevičius. On ne pouvait pas ouvrir les fenêtres, elles étaient bloquées!» Les conditions de vie étaient loin d’être idéales pour ces étudiants affectés par les inondations, selon l’étudiant. «Le réfrigérateur était déplacé, on ne pouvait pas manger normalement et il y avait des travailleurs partout», énumère Cédric Richard. Cette situation rappelle de mauvais souvenirs à Louis-Félix. Cet étudiant français, à Montréal pour le semestre, a été très affecté par les dégâts d’eau. «Les machines faisaient un bruit ahurissant et nous avions l’interdiction de les débrancher. De plus, elles prenaient beaucoup de place, notamment dans la salle de bain, ce qui nous empêchait de pouvoir se doucher ou aller aux toilettes», déplore-t-il.
En guise de réaction, les étudiants ont lancé une pétition afin d’être dédommagés par l’université. «On paie pour la qualité de logement et en ce moment, elle n’est pas au rendez-vous. Ils pourraient au moins descendre le loyer», suggère Cédric Richard. Les résidents dénoncent les contrecoups subis à la suite de ces inondations notamment les câbles branchés de machines qui empêchaient les étudiants de cuisiner dans la salle commune.
Les résidents ont mis de côté le recours à un dédommagement par assurance, vu les dégâts matériels mineurs. «Les désagréments subis ne sont pas matériaux, mais moraux. Les 10 premiers jours, nous étions complètement dénués d’intimité et nous ne pouvions clairement pas habiter sereinement le studio», dénonce Louis-Félix, l’instigateur de la pétition. Les résidences se dégagent de toute responsabilité, puisqu’un étudiant a causé le dégât. «Les travaux étant le corollaire de l’inondation, notre pétition n’a pas été considérée», déplore-t-il. Bien que les déshumidificateurs aient quitté les Résidences de l’Ouest, la colère gronde toujours parmi les étudiants touchés par le sinistre.
*nom fictif
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