Salomé Leclerc revient plus solide que jamais avec son deuxième album, 27 fois l’aurore, un opus qui étonne par la nouvelle direction que prend la jeune chanteuse, optant cette fois-ci pour un son plus électrique, délaissant ses anciens amours folks. Dès les premières notes, les sons des claviers, de la guitare électrique et les touches plus électroniques se marient à merveille. Sans aucun doute, depuis Sous les arbres, il y a trois ans, l’auteure-compositrice-interprète a mûri, mijotant et peaufinant avec soin ses pièces avec l’aide de Philippe Brault à la réalisation. Il en résulte par une grande qualité tant dans la recherche des sons que des ambiances.
Salomé Leclerc joue bien le jeu, bernant tout un chacun en débutant avec des paroles un peu plus lumineuses, teintées d’une lueur d’espoir, comme si l’aurore pointait le bout de son nez. Et tout s’enchaîne parfaitement, la chanteuse ficelle bien le tout, tirant l’auditeur de plus en plus vers des mélodies noires et suffocantes. «T’as pas de cœur/ Tu règnes dans la brume/ Et tu sens ma peur/ T’en est fier je présume.»Le public est plongé dans un univers sombre et planant, comme enfermé dans un «bocal» hermétique, duquel il ne ressortira qu’au terme des onze pièces.
Les textes, simples, courts et percutants laissent beaucoup de place à de longues pauses musicales qui accentuent l’impression de douleur et de mélancolie qui coupe le souffle. La chanteuse jongle encore une fois habilement avec la thématique de l’amour, notamment dans L’icône du naufrage, où elle semble fragile, parée d’une blessure profonde. 27 fois l’aurore est sans contredit un album automnal qui tombe à point avec l’arrivée du froid. À écouter réfugié sous une couverture lorsque le soir tombe et la mélancolie des jours couvre la lumière du ciel.
4/5
27 fois l’aurore, Salomé Leclerc, Audiogram, 44 minutes, sorti le 23 septembre 2014
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