L’outil éducatif Oser être soi-même du projet Outiller les jeunes face à l’hypersexualisation est finaliste pour le Coup de cœur du prix Égalité 2014. Mené de front par deux professeures de sexologie à l’UQAM, le projet fait la guerre à la représentation stéréotypée de la sexualité chez les jeunes.
«On est très contentes d’être finalistes», s’exclame l’enseignante à la tête du projet, Francine Duquet. Créé en 2007, le prix Égalité vise à récompenser des initiatives québécoises qui favorisent l’équité entre garçons et filles. Oser être soi-même se retrouve dans la catégorie Modèle et comportement égalitaire. Le directeur des communications au ministère de l’Emploi et de la Sécurité sociale, David McCain, explique que la sélection est faite en fonction de la pertinence, la qualité et l’impact du projet. «On évalue aussi la crédibilité de l’organisation derrière l’idée, soutient-il. On récompense réellement les initiatives et non les personnes qui les ont créées.»
Francine Duquet mentionne que le projet Outiller les jeunes face à l’hypersexualisation a été conçu selon trois volets: la recherche, la formation d’intervenants et la conception d’outils d’éducation sexuelle tel que Oser être soi-même. L’objectif global de l’entreprise est la sensibilisation des jeunes, mais aussi des adultes qui les entourent, sur les phénomènes de l’hypersexualisation et de la sexualité précoce. «On offre des formations aux intervenants à la fois du monde de l’éducation, de la santé et des organismes communautaires pour qu’ils soient mieux équipés pour outiller et sensibiliser les jeunes face à l’hypersexualisation», soulève-t-elle.
L’enseignante en sexologie explique que les jeunes d’aujourd’hui sont beaucoup plus exposés à la sexualité que les générations précédentes et sont criblés de messages sexuels stéréotypés. «Dans les médias, on mise beaucoup sur l’apparence et sur le pouvoir de la séduction, dénonce-t-elle. Ça peut mettre de la pression chez les jeunes et leur offrir une fausse représentation de la sexualité.» Oser être soi-même permet aux adolescents de développer un regard plus critique par rapport à ce qu’ils voient dans les médias.
Francine Duquet soutient que ces stéréotypes semblent concerner beaucoup les jeunes filles, mais peuvent aussi avoir un impact chez les garçons. «Le prix égalité récompense les projets qui favorisent l’égalité entre les sexes», mentionne d’ailleurs David McCann. Une telle reconnaissance tombe à point pour Francine Duquet. «On est très fières parce qu’un des objectifs de notre outil est de travailler sur les voies égalitaires, de donner la chance aussi bien aux garçons qu’aux filles de se développer sans être piégés par les stéréotypes sexuels», expose-t-elle.
David McCann rappelle que le public a la possibilité de voter pour le prix Coup de coeur jusqu’au 26 février prochain. La remise des prix aura pour sa part lieu le 12 mars. D’ici là, Francine Duquet continue de travailler à miser sur le respect et la dimension ludique entourant la sexualité chez les jeunes. «Contrer l’hypersexualisation, ce n’est pas être contre la séduction, rappelle-t-elle. C’est réfléchir sur la séduction sexuelle et réagir aux modèles exagérés que nous renvoient les médias.»
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