Un buste de mannequin en or trône sur la scène. Un lustre étincelant illumine le tout. On ne cache pas non plus les projecteurs du plafond de la scène du TNM. Madame Irma, tout aussi rayonnante que son décor et ses bijoux, est le chef d’orchestre d’un bordel, le Grand Balcon. C’est dans ce lieu mythique que les grands acteurs d’une société se promènent, un bordel qualifié de «maison d’illusion».
Dans la pièce Le Balcon, le dramaturge Jean Genet dresse une critique de la société colorée, fantaisiste et absurde. Un évêque, un juge, un général et un bourreau, tour à tour, visitent les prostituées. Pour le plaisir que cela leur procure, mais aussi pour ressentir le pouvoir du jeu de rôle.
Une révolte importante gronde dehors. Les personnages sont donc prisonniers du bordel. Madame Irma est un jour invitée à aller devant le peuple, avec ses clients personnifiés. Le tout vêtue en en reine pour remplacer celle qui vient de mourir. Un jeu de représentations et d’illusions, qui serait fictif depuis le début de l’histoire, prend ainsi forme…
La mise en scène de René Richard Cyr est folle et déborde de couleurs vibrantes. La folie aurait pu être poussée davantage, notamment en caricaturant encore plus le jeu des personnages. Pourquoi ne pas ajouter une dose de rires, d’énergie et de grands gestes? Le jeu des comédiens n’est pas toujours égal. Marie-Thérèse Fortin, qui incarne madame Irma, est brillante et forte. Dans l’ensemble, le texte de Jean Genet aurait pu être rendu avec plus de fougue.
Un texte toujours d’actualité, avec une scénographie et des costumes aux couleurs éclatantes. Une distribution de grands acteurs (Macha Limonchik, Stéphane Breton et plus encore) complète la pièce.
Le Balcon, de Jean Genet, mise en scène de René Richard Cyr, présentée au TNM jusqu’au 30 novembre, en supplémentaire le 3 décembre
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