À l’aube d’une semaine chargée de votes de reconduction universitaires, le mouvement de grève à l’UQAM se retrouve à la croisée des chemins. Il a déjà perdu bon nombre d’appuis, alors que tous les cégeps du Québec sont maintenant de retour sur les bancs d’école.
L’Association facultaire de science politique et droit (AFESPED) et l’Association des étudiants et étudiantes de la Faculté des sciences de l’éducation (ADEESE) n’ont pas reconduit la grève lundi soir. Il s’agit d’une surprise pour l’AFESPED, association phare du militantisme étudiant. Le coordonnateur général, Daniel Crespo, soulignait d’ailleurs l’importance de cette décision avant la tenue de l’assemblée .«Le vote de notre association donnera le ton pour la suite des choses.»
Selon Jeanne Reynolds, porte-parole de la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), les étudiants collégiaux et universitaires subissent beaucoup de pression de la part des administrations scolaires pour revenir en classe. «Cette peur d’échec et de perte de session est normale, mais il est regrettable que les administrations mettent la pression uniquement sur les étudiants, au lieu de la mettre aussi sur le gouvernement», déplore-t-elle. Elle se dit toutefois encouragée par les votes en faveur de la grève dans certaines facultés de l’Université de Montréal et de Sherbrooke, même si elle consent que la suite des événements sera difficile à prévoir.
Pour les opposants à la grève, le retour en classe est «pratiquement sûr» au niveau universitaire. «Beaucoup de jeunes ont compris que la session pourrait être possiblement annulée et que la grève n’est pas la bonne façon de se faire valoir face à ce gouvernement», explique Gengis Grenier, ancien membre du Mouvement des étudiants socialement responsables du Québec (MESRQ). Il souligne d’ailleurs que des membres du Mouvement ont d’ailleurs distribué des tracts au cégep du Vieux Montréal afin d’inciter les étudiants à voter pour un retour en classe.
Lundi, une pétition a forcé le cégep du Vieux-Montréal de convoquer une troisième assemblée générale afin de voter sur la reconduction de la grève, les contestataires ayant dénoncé le déroulement des deux assemblées précédentes. Un pareil scénario s’est vu au cégep de St-Laurent auparavant. Interrogé à propos d’une possible remise en cause du vote de l’AFESPED, Daniel Crespo souligne que les règlements de son association prévoit des dispositions similaires. Il n’exclut pas une multiplication d’assemblées à l’UQAM.
Grève ou pas, les différents acteurs du conflit accusent déjà le Parti libéral de s’être servi de la crise étudiante pour se faire du capital politique. Même si la CLASSE appelle à la poursuite de la grève dans une décision rendue le 12 août, Jeanne Reynolds constate que le mal est déjà fait. «Le gouvernement s’est servi du conflit étudiant à des fins électoralistes du début à la fin, alors, retour en classe ou pas, ça ne change absolument rien.»
Toutes les facultés sauf l’École des sciences de la gestion (ESG) sont en grève générale illimitée depuis six mois.
Crédit photo: Archives Montréal Campus
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