L’exposition Prémices/Open-Ended du diplômé en arts visuels et arts médiatiques de l’UQAM, Manuel Mathieu, est actuellement présentée à la Galerie de Montréal, arts interculturels (MAI). Dix peintures – à travers lesquelles l’artiste extériorise ce qui l’habite – abordent le thème de la catastrophe de façon abstraite.
Il a fallu un an et demi pour créer cette exposition qui présente des portraits et des paysages que l’on devine dans les formes tourbillonnées. «Des paysages indéfinis, redéfinis. On le voit avec les forces intérieures présentes dans les tableaux: il y a un énorme chamboulement», explique le commissaire de l’artiste, Emmanuel Galland. Cependant, il n’est ni positif, ni négatif. «Ce n’est pas déterminé. On pourrait résumer l’expo comme un grand basculement. C’est dans ce sens-là qu’il n’y a pas de message direct», soutient-il.
L’exposition présente des toiles ayant «un chaos apparent qui annonce une métamorphose», écrit le commissaire dans sa présentation. Après le chaos et la métamorphose, vient un début. C’est ce que le titre vient appuyer. On y mélange le français et l’anglais, car il n’existe pas d’équivalent dans une seule langue selon Emmanuel Galland. «Il y a tout d’abord Open-Ended. Oui c’est la fin, mais c’est une fin ouverte. Et Prémices c’est l’idée du début. C’est Prémices et Open-Ended. Ce n’est pas l’un sans l’autre. Si après la fin il y a un début, alors il y a peut-être un espoir dans ce monde de catastrophe», élabore le mentor de Manuel Mathieu.
L’artiste a à coeur le thème de l’exposition, qu’il décrit comme étant un amalgame de son vécu. «En fait, la catastrophe, ce n’était qu’une excuse pour présenter un travail qui est de l’ordre du tourment. Ce sont mes propres expériences. Ces personnages, ces tableaux: ça m’habite. C’est ma vision des choses», affirme Manuel Mathieu, haïtien d’origine.
Dès le départ, il était prévu que peu d’œuvres seraient produites. «Si l’œuvre est bonne, si elle est puissante, il n’est pas nécessaire d’en remplir les murs», déclare le commissaire de l’exposition. Dans ce grand espace sombre, les quelques peintures colorées apportent un contraste. Seule une lumière paisible éclaire les toiles que les spectateurs peuvent alors s’approprier.
Ce dernier ne regrette pas d’avoir choisi d’accompagner Manuel Mathieu dans sa première exposition professionnelle. «Si j’ai accepté de travailler avec lui, c’est que je voyais qu’il y avait du talent dans son travail, qu’il y avait une volonté d’aller plus loin. Je voyais quelqu’un d’ambitieux», conclut Emmanuel Galland.
Prémices/Open-Ended, de Manuel Mathieu, est présentée à la galerie du MAI du 29 mars au 5 mai 2012.
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