Une douzaine de personnes est partie de Montréal hier après-midi pour une grande marche qui les mènera jusqu’à Québec, en vue de la manifestation nationale contre la hausse des frais de scolarité, le 1er mars prochain. Cette démarche vise à engager un débat social sur l’éducation au sein de la population et à la rallier à la cause du mouvement étudiant.
Le groupe, formé d’une majorité d’étudiants et de quelques enseignants, parcourt à pied les 270 km séparant Montréal de Québec par la route 138. «Nous voulons poser une réflexion sur le système d’éducation. Nous voulons nous éloigner de la notion monétaire pour laisser place au débat sur les principes et conséquences sociales», soutient Solène Paré, étudiante à la faculté des arts et impliquée dans le projet.
L’itinéraire des marcheurs comporte plus d’une trentaine de kilomètres de marche chaque jour et des arrêts dans une ville différente chaque soir. Dans chaque lieu, le groupe organisera des rencontres et des manifestations artistiques pour inciter la population à débattre et même à marcher avec eux. «À ce jour, nous avons déjà une dizaine de personnes qui veulent se joindre à nous», se réjouit Daniel Crespo, chargé aux affaires internes de l’Association facultaire étudiante de science politique et droit de l’UQAM (AFESPED) et marcheur.
L’hébergement se fera dans les sous-sols d’église, les gymnases des écoles ou chez la parenté. «Nous comptons vraiment sur la solidarité des gens rencontrés pour nous héberger», soutient Solène Paré. Cette démarche est également subventionnée par plusieurs organismes et associations étudiantes dont l’Association facultaire des étudiants en arts et l’AFESPED. «Nous avons un budget de 3000$ pour cette marche. L’argent reçu servira à louer une voiture permettant d’approvisionner les marcheurs en nourriture et de pouvoir les suivre», précise Daniel Crespo.
Tout au long de cette migration, les participants écriront un manifeste qui sera lu devant le Parlement à Québec lors de la manifestation nationale contre la hausse des frais de scolarité, jeudi prochain. «C’est un projet qui se crée en marchant et à l’aide de toutes les rencontres que nous ferons. C’est un geste inclusif et on veut que chaque participant, chaque personne impliquée ait son mot à dire», s’exclame Solène Paré.
Cette démarche s’inscrit dans l’émergence de mouvements étudiants qui tentent de faire reculer le gouvernement quant à sa décision de hausser les frais de scolarité. À ce jour, près de 55 000 étudiants sont en grève générale illimitée et ce chiffre risque d’augmenter pendant les semaines à venir. Plusieurs manifestations et moyens de pression contre le gouvernement sont prévus afin de gagner l’opinion publique et pouvoir obtenir des négociations avec la ministre de l’Éducation, Line Beauchamp.
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