Malgré l’attente d’une heure et quart avant la tenue de l’assemblée générale de l’Association facultaire étudiante de langues et communications (AFELC) ce matin au théâtre La Tulipe, plusieurs modalités cruciales de déclenchement ont été votées. Parmi elles, notons l’accès au matériel audiovisuel qui sera accessible à tous les élèves, le maintien des cours de francisation pour les élèves étrangers et la création d’une profusion de comités.
Des 845 étudiants de l’AFELC qui se sont positionnés en faveur de la grève, seulement 287
d’entre eux ont assisté à l’assemblée de ce matin. Cependant, les gens présents ont apporté plusieurs propositions intéressantes, qui ont alimenté le débat et tous semblaient prêts à s’investir activement dans le mouvement contestataire étudiant. «Je ne trouve pas décevant le nombre de gens présents à l’assemblée et je suis satisfait de la participation», souligne Karl-Philip Vallée, président de l’assemblée d’aujourd’hui.
Plusieurs étudiants en communication ont décidé d’utiliser leurs talents à bon escient en proposant la création des comités de mobilisation, d’action, de levée de cours et de francisation. «Les étudiants sont prêts à mettre l’énergie comme on a pu le voir avec la création des comités. C’est très rassurant», affirme Philippe P. Bellemare, coordonnateur de l’AFELC.
De son côté, Karl-Philip Vallée espère que ces initiatives se feront en groupe, afin de garder une cohésion à travers le mouvement étudiant. «Je suis agréablement surpris de voir que beaucoup de gens veulent partir des comités. Par contre, une trop grande multitude de comités va être difficile à chapeauter et j’espère que chacun n’agira pas seulement de son côté, mais qu’ils feront aussi des actions ensemble», précise-t-il. La suggestion d’un comité des médias n’a toutefois pas été retenue.
Deux mouvements étudiants de la faculté des arts de l’UQAM ont approché les étudiants durant l’assemblée, afin de leur proposer de s’impliquer en utilisant leurs talents de communicateurs. L’École de la montagne rouge, formée par des étudiants en design graphique, offre un moyen alternatif et créatif de s’impliquer à l’intérieur du mouvement de protestation étudiante. Ceux-ci sont déjà très actifs sur les réseaux sociaux et organisent plusieurs actions depuis une semaine. Regroupant des étudiants en théâtre, Les oiseaux rouges proposent une action plus symbolique visant à démontrer la liberté et le désaccord des étudiants face à la hausse.
Plusieurs étudiants qui suivent des cours de concertation avec l’École de gestion ou qui suivent des cours intensifs pendant la semaine de relâche ont tenté de voter le maintien de leurs cours, mais se sont frappés à un mur. La majorité a préféré se tenir les coudes serrés en refusant catégoriquement leurs propositions, sous prétexte que la grève s’applique à tout le monde. Après ces refus, plusieurs jeunes mécontents ont quitté la salle avant même que les revendications et plans d’action soient discutés. D’autres se sont désistés car les modalités d’assemblée leur semblaient trop laborieuses et la salle s’est vidée peu à peu.
Seuls les étudiants étrangers qui prennent des cours de francisation ont réussi à convaincre les membres de l’assemblée. Ils auront droit à leurs cours de français sauf lors des journées de manifestation, car il s’agirait de leur meilleur moyen de s’intégrer à leur société d’accueil.
À plusieurs reprises lors de l’assemblée, la question préalable a coupé des débats qui auraient pu s’avérer fort intéressants. Un constat qui a d’ailleurs été déploré par une étudiante à la fin de l’assemblée.
Les membres de l’AFELC se rencontreront à chaque début de semaine pour des assemblées générales de reconduction.
Crédit photos: Isabelle L’Héritier
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