Les moyens de ses ambitions

«Février 2012: Diffusion de l’annonce de l’ouverture de la garderie.» En ce premier jour dudit mois, la prédiction – faite par le Comité de soutien aux parents étudiants (CSPE) dans son Étude de faisabilité publiée en mars 2010 – fait sourire. Ou plutôt rire jaune. À voir l’allure à laquelle vont les choses, cette garderie adaptée aux besoins des parents étudiants n’est pas près d’accueillir ses premiers bouts de chou (voir l’article de Malorie Gosselin). Julie Noël, chargée du projet au Comité, estime que si toutes les étoiles s’alignent, l’ouverture pourrait avoir lieu à l’automne 2013. Un délai «plutôt pas mal», selon elle, pour mettre sur pied un tel service entre les murs bruns de notre institution.

Évidemment, le projet est colossal. Et, c’est connu, à l’UQAM, les projets d’envergure avancent à pas de tortue. Mais dans le cas de la garderie, l’enjeu est différent. En effet, depuis plusieurs mois, l’UQAM investit massivement dans une campagne publicitaire visant à faire la promotion de ses programmes de cycles supérieurs. L’administration ne s’en cache pas; elle rêve d’attirer plus d’étudiants à la maîtrise et au doctorat.

Mais qui dit 2e et 3e cycles, dit clientèle différente. Déjà, près d’un uqamien sur cinq est parent. En augmentant les inscriptions aux cycles supérieurs, ce taux pourrait se multiplier de façon alarmante. Alarmante, non pas parce que les parents étudiants sont une clientèle indésirable, mais bien parce que l’UQAM n’a rien à leur offrir à l’heure actuelle. On a bien installé quelques tables à langer dans les toilettes et répété à satiété que les parents étudiants étaient une priorité. On a promis que la garderie – qui devrait être aménagée au rez-de-chaussée du pavillon V – avait été prévue dans le Plan directeur immobilier, mais il semble maintenant que ce ne soit pas le cas. Pour une université qui se targue de son nouveau Plan directeur immobilier, l’UQAM semble bien disposée à croire que les locaux poussent dans les arbres!

 

Tic-Tac

Le CSPE a jusqu’au 24 février pour déposer une demande de permis pour une garderie subventionnée. Et comme ces autorisations sont des denrées rares dans la région métropolitaine, le dossier du groupe doit être impeccable pour se démarquer. Or, le comité a déjà fait sa part du travail. Il n’attend plus que le feu vert de l’administration, à qui l’on demande de financer 50 % des coûts d’aménagement, pour un rondelet total d’environ 400 000 $. Le chiffre fait peur. Mais les listes d’attente qui s’allongent dans les garderies du campus aussi. La pendule tique pour l’Université du peuple, qui a deux semaines pour prouver que le sort des parents étudiants lui tient à cœur. Puis, restera la valse ministérielle, les permis, la paperasse…Disons qu’après tout ça, la garderie Tortue Têtue aura bien mérité son nom.

Émilie Clavel

Rédactrice en chef

redacteur.campus@uqam.ca

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *