Le dodo, une espèce d’oiseau éteinte depuis plus de 300 ans, pourrait être ressuscité par la science et repeupler sa terre d’origine, l’île Maurice dans l’océan Indien.Grâce à un squelette particulièrement bien conservé, découvert en 2007, une équipe de scientifiques songe à utiliser le génie génétique pour ramener l’oiseau disparu à la vie.
Le plus grand défi serait de recomposer le code génétique de l’animal, car les fragments d’ADN récupéré sur les différents ossements sont incomplets. Une fois cette étape franchie, les généticiens pourraient introduire l’ADN recomposé dans le noyau d’une cellule et la faire incuber dans un œuf de pigeon de la région est africaine.
Ce n’est pas la première fois que les scientifiques considèrent de ramener à la vie une espèce disparue. L’idée est notamment ressurgie en 1997 lorsque qu’une carcasse très bien conservée de mammouth a été découverte dans la toundra sibérienne. Mais la plupart des scientifiques s’entendent pour dire qu’il serait irresponsable de ressusciter des espèces disparues par vagues d’extinctions, au risque de voir se produire un scénario digne de Jurassic Park.
Par ailleurs, les manipulations génétiques ouvrent de nouvelles possibilités pour la conservation des espèces aujourd’hui menacées par l’activité humaine. Le projet Frozen Ark, un consortium mondial de différentes sociétés de conservation, collecte actuellement les gènes de plusieurs espèces d’animaux en voie d’extinction. À la manière d’une arche de Noé des temps modernes, le projet souhaite sauver le patrimoine génétique de ces espèces afin de les reproduire, advienne leur disparition. Bien que l’intention soit noble, plusieurs critiques cette entreprise, parce qu’elle détournerait l’attention du problème principal derrière la diminution de la biodiversité. Le célèbre généticien et philosophe français Albert Jacquard est de ceux-là. «On est fasciné par les prouesses technologiques. Mais la vrai solution pour sauver la biodiversité, ce n’est pas de créer artificiellement des êtres, mais de créer des conditions pour qu’ils puissent continuer à jouer le jeu de la diversité fabriqué par la nature», soulignait-il lors de son passage à la chaine de télévision franco-allemande Arte en 2008. Afin d’attirer l’attention sur le problème toujours plus criant de l’extinction des espèces végétales et animales, l’Organisation des Nations-Unies a décrété 2010 année internationale de la biodiversité. L’histoire du dodo témoigne d’ailleurs avec éloquence du fait que l’Homme peut chambouler l’existence des espèces en modifiant inexorablement leur milieux de vie.
Le dodo a laissé perplexes les premiers explorateurs hollandais et portugais débarqués dans l’île Maurice en 1598. Ils évaluaient alors la taille de la créature plumée de gris et de noir à environ un mètre, et son poids à une vingtaine de kilos. Un grand bec gonflé et de courtes pattes confèraient à l’animal son aspect étrange. Muni de courtes ailes, il était incapable de s’envoler. Pour cause, le drôle d’oiseau se nourrissait de fruits et de graines trouvées au sol, ainsi que de poisson. Le dodo vivait en l’absence totale de prédateurs naturels dans l’île tropicale, ce qui explique pourquoi il n’éprouvait aucune crainte à l’approche des marins venus se ravitailler. Cette rencontre fatidique marquera la fin du dodo. À la fin du 17e siècle, tous les spécimens sont disparus, à cause de la chasse et de l’introduction de cochons, de rats, de chiens et de chats par les colons qui prennent goût à la viande et aux œufs de l’oiseau.
Aujourd’hui, le dodo survit dans la mémoire populaire. Son allure malhabile et son caractère doux et sociable lui ont infligé une réputation d’animal un peu stupide. Le film d’animation Ère de glace, par exemple, met en vedette un groupe de dodos tentant maladroitement d’organiser leur survie, ce qui les entraîne à tour de rôle dans une mort comique.
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