Associations étudiantes et syndicats se sont réunis le 7 septembre dernier pour faire contrepoids à la ministre de l’Éducation Line Beauchamp. Selon eux, les modalités de la hausse des frais de scolarité sont écrites d’avance, contrairement à ce qu’avance le gouvernement, qui les rencontrera le 6 décembre.
La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) ont créé leur propre rencontre sur le financement des universités et l’accessibilité des études postsecondaires. Quand le président de la CSQ, Réjean Parent, a amené l’idée des «conclusions prises d’avance par le gouvernement», la salle pleine à craquer du pavillon Calixa-Lavallée du parc Lafontaine a applaudi à tout rompre. Il a secoué ses interlocuteurs en citant le dossier de présentation de la rencontre, qui fait mention d’un principe guidant la hausse des frais de scolarité. «Ce passage admet le caractère irrévocable de la hausse des frais de scolarité», a conclu le représentant syndical.
L’attaché de presse de la ministre de l’Éducation, Dave Leclerc, a toutefois assuré qu’il n’y avait aucun scénario d’établi pour la rencontre du 6 décembre. «La ministre sera en mode écoute. Il sera question de financement, d’accessibilité et de performance: nous voulons entendre des pistes de solution», atteste-t-il.
L’Alliance sociale, créée le 5 novembre, n’en est pas convaincue et se targue d’offrir une alternative à l’idéologie d’utilisateur-payeur promue par la hausse des frais. Le groupe dénonce le «vent de droite qui souffle sur la province». Comme l’a expliqué Léo Bureau-Blouin, président de la FECQ, «la hausse des impôts, qu’elle passe par l’adoption d’un palier supplémentaire d’imposition ou non, est envisagée comme une solution au financement des universités». Il reviendrait donc aux travailleurs de contribuer au financement de l’éducation plutôt qu’aux étudiants.
Le mot d’ordre au parc Lafontaine était d’encourager les étudiants à poursuivre leurs études tout en se mobilisant pour critiquer les méthodes gouvernementales en place. Le président de la FEUQ, Louis-Philippe Savoie, est catégorique. «Nous souhaitons être entendus. Si nous ne nous regroupons pas pour défendre et protéger nos droits en tant qu’étudiants, qui le fera?»
La FEUQ espère conscientiser la population à la situation économique des étudiants avec le dévoilement d’une vaste étude sur la condition de vie des étudiants universitaires, le 18 novembre prochain au Coeur des sciences de l’UQAM. Le dépôt d’une pétition et une vaste manifestation de l’Alliance sociale à la rencontre des partenaires en éducation du 6 décembre sont également prévus.
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