Le SETUE ratifie sa nouvelle convention
C’est par une écrasante majorité que la nouvelle convention collective du Syndicat des étudiants-employés de l’UQAM (SETUE) a été acceptée par ses membres, le jeudi 8 octobre.
Plus de 95% des votants ont approuvé le texte. «C’est un grand moment pour notre syndicat, témoigne Éric Demers, le président du SETUE. On a obtenu ces résultats grâce à toute la solidarité du reste de la communauté, mais surtout par notre propre combat, avec notre propre militantisme.» Le SETUE est le dernier des quatre syndicats de l’UQAM à obtenir un renouvellement de sa convention collective, presque un an et demi après l’échéance de la précédente.
Le principal gain est la parité salariale avec les employés-étudiants de l’Université de Montréal. Selon les postes, c’est une augmentation des paies de 5,4% à 32,4%. «Par les temps qui courent, au Québec, une bonne négociation réussit à obtenir environ 2,5% d’augmentation, a précisé devant l’assemblée Marielle Lacombe, responsable à l’interprétation de la convention collective. Vous comprendrez donc que nous sommes particulièrement heureux de nos résultats.» De plus, comme la nouvelle convention est active rétroactivement depuis le 1er juin dernier, des indemnisations seront versées à tous les étudiants employés depuis cette date, en vertu des nouveaux tarifs horaires.
De nombreux gains normatifs ont également été obtenus. La description claire des tâches des étudiants employés en fait partie. «Les emplois qui nous sont assignés ne sont pas des emplois fourre-tout, indique Éric Demers. Il y a des tâches spécifiques et maintenant elles sont conventionnées. Un auxiliaire d’enseignement ou de recherche ne doit pas être quelqu’un qui fait le ménage du bureau ou des commissions pour le groupe de recherche. Non, c’est un professionnel.»
Des mesures ont aussi été prises quant aux «fausses bourses». Plusieurs cas de bourses octroyées en échange de prestation de travail avaient été remarqués dernièrement et le phénomène était en expansion. La pratique étant déjà illégale en vue du Code du travail, la convention indique désormais clairement que la pratique n’est pas tolérée. Le syndicat a rappelé que les bourses doivent servir uniquement à soutenir les étudiants dans le cadre de leurs études.
L’équipe de négociation a également obtenu un don de 500$ de l’UQAM pour le Fond de justice sociale de l’Alliance de la fonction publique du Canada, syndicat auquel est rattaché le SETUE. «Ce fond sert à soutenir des coopératives d’agriculteurs ou des luttes ouvrières dans les pays du Sud, illustre Éric Demers. C’est la démonstration, en tant que syndicat, d’une solidarité envers les travailleurs moins fortunés des autres continents, des autres pays.»
Parmi les autres changements, une clause empêchant l’Université de prendre des décisions qui pourrait entraver la convention collective a été négociée, ce qui n’était pas le cas auparavant. De plus, des indemnités et des journées de congé supplémentaires sont également prévues pour les congés de maternité et de paternité.
Seul bémol: la convention prendra fin en décembre 2013. «Les prochaines négociations vont avoir lieu dans 4 ans, note Éric Demers. C’est peut-être un peu tard. Mais l’employeur tenait à avoir une longue convention collective. Je crois que ça ne les tente pas de se rasseoir tout de suite avec nous. Ils ont commencé les négociations avec peu de respect envers le syndicat et finalement on en a gagné.»
Fait à noter, le syndicat n’est jamais entré en grève pour obtenir des concessions de la part de l’UQAM et même si la nouvelle convention leur ôte cette possibilité en vertu du Code du travail, Éric Demers reste confiant. «On ne perd pas notre droit à la mobilisation, donc c’est possible pour le SETUE de continuer à faire des gains. Il va y avoir une négociation continuelle et je pense que ça va être d’excellent augure.»
Il reste désormais au Conseil d’administration de l’UQAM de signer la nouvelle convention. La date prévue est le 20 octobre.
Juste avant l’assemblée, le SETUE a tenu à montrer son soutien aux journalistes en lock-out du Journal de Montréal. Deux employés du média se sont exprimés devant les membres du syndicat, rappelant l’importance de ne pas acheter le journal et d’en refuser les copies gratuites.
Laisser un commentaire