Un livre sous le bras et un enfant autour du cou

Parents étudiants

Le Comité de soutien aux parents-étudiants a organisé, ce mardi 6 octobre, un bruyant défilé dans les couloirs de l’UQAM pour réclamer la création d’une halte-garderie à l’intérieur des murs de l’université.

Photo Naël Shiab

Stéphanie est étudiante à temps partiel et maman à temps plein. «C’est très difficile comme situation, confie-t-elle. Je ne prends que trois cours, sinon c’est pas possible de travailler ou de faire des lectures avec une fille de 2 ans et demi à la maison. Du coup, je dois concentrer tout mon travail lorsque je suis à l’université.» 

Près de 20% des étudiants de l’UQAM ont des enfants. Une réalité qui passe pourtant bien souvent inaperçue. «Notre slogan aujourd’hui c’est  »Les parents-étudiants sont parmi vous » parce qu’il n’y aucune reconnaissance politique, explique Maude Bouchard, la fondatrice du Comité il y a un an de ça. On ne sait même pas combien ils sont exactement!» Engoncé dans son petit local au troisième étage du pavillon J.A. Desève, le comité peine à répondre aux besoins de ses membres. «Notre bureau est minuscule, on ne peut pas accueillir les parents, ajoute Maude. Il nous faudrait au moins une salle d’allaitement et un micro-onde.»

Photo Naël ShiabUne halte-garderie au sein de l’UQAM simplifierait de beaucoup la vie des parents étudiants. «C’est très compliqué pour moi de réaliser des travaux d’équipe, admet Stéphanie, qui étudie en gestion des ressources humaines. La journée, je dois courir un peu partout, parfois ma fille est avec moi, et le soir elle se couche à 19h donc je suis bloquée. Les autres étudiants ne comprennent pas forcément ma situation. Une halte-garderie où je pourrais déposer ma fille un petit deux heures serait vraiment bienvenue pour mes travaux comme pour la préparation de mes examens.»

Pour l’instant, le projet en est à ses débuts. «On va présenter à l’UQAM une étude de faisabilité, précise Dalila Badis qui est chargée du dossier. Cela fait plusieurs fois qu’on réclame un local mais c’est très difficile à obtenir vu la demande.» Pour l’instant, une trentaine de places serait prévue à des tarifs aussi abordables que possible. «Des subventions devraient permettre de garder des prix corrects et on pourra offrir des places autant pour les moins de 18 mois que pour les enfants plus âgés», complète Dalila. L’étude finale devrait être déposée en janvier. «À partir de ce moment là, la balle sera dans le camp de l’Université, indique la responsable du projet. Nous, dès qu’on aura un local, on sera prêt à proposer le service!»

Le projet, très attendu, permettra de soulager le fardeau des nombreux étudiants-parents qui doivent souvent sacrifier leur performance universitaire pour leur famille. «Malheureusement, je suis convaincu que si je n’avais pas d’enfants, j’aurais de meilleures notes, avoue Stéphanie, songeuse. Mais je ne suis pas une Superwoman, je ne peux pas faire mieux que ça…»

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