Les étudiant(e)s employé(e)s adoptent un mandat de grève de 20 jours

Le Syndicat des étudiant(e)s employé(e)s de l’UQAM (SETUE) a voté à 97 % en faveur d’un mandat de grève de 20 jours, consécutifs ou non, en assemblée générale le 24 septembre. Le Montréal Campus vous présente ses revendications. 

Bien que le début des négociations ait été productif, le syndicat affirme que les échanges « piétinent » depuis la fin de juin. À ce moment, l’UQAM avait déposé une offre « finale » qui ne convenait pas au SETUE. 

L’université se dit « engagée sérieusement dans le processus de conciliation afin de parvenir dans un avenir rapproché à un règlement qui soit mutuellement satisfaisant pour les parties », peut-on lire dans l’infolettre Info Direction publié le 1er octobre. 

Pourquoi la grève? Voici les principales requêtes : une rémunération jugée «acceptable» et des mesures d’accommodements raisonnables pour les auxiliaires d’enseignement et de recherche ainsi que tous et toutes les employé(e)s étudiant(e)s qui effectuent un travail de soutien administratif ou logistique, explique Léo Y. Henni, responsable à la coordination du SETUE. Le Montréal Campus s’est entretenu avec le syndicat afin de vous présenter ses principales demandes envers l’administration de l’UQAM. 

Les prochaines étapes

  • La prochaine négociation aura lieu le 1er octobre au Tribunal administratif du travail à cause de la demande de conciliation. Ensuite, le Conseil syndical décidera de la pertinence et des détails de la grève selon la collaboration des représentants de l’UQAM.
  • Les activités universitaires pourraient être perturbées.
  • Les associations étudiantes, qui représentent aussi les étudiant(e)s employé(e)s, pourraient déclencher une grève, selon la responsable à la coordination du SETUE. Toujours selon elle, le corps enseignant ainsi que le personnel de l’UQAM pourraient s’absenter en solidarité avec le SETUE.

Rémunération

Le syndicat demande à l’université de rattraper son « retard salarial » et de s’ajuster à l’inflation. Bien que l’UQAM soit dans un contexte économique difficile, le SETUE croit que ses requêtes sont justifiées. Par exemple, l’Université Concordia a accordé une hausse de 20 % au salaire des assistant(e)s de recherche et d’enseignement malgré un déficit de plus de 80 millions de dollars, dit Léo Y. Henni.

À l’UQAM, les employé(e)s étudiant(e)s au 1er cycle sont payé(e)s 20,59 $ l’heure comparativement à 36,25 $ pour une personne auxiliaire d’enseignement à l’Université McGill en 2024.

Le SETUE représente 5000 employé(e)s étudiants, ce qui correspond à 3,6 % de la masse salariale uqamienne, explique Élisa Vial, membre du comité en charge des négociations du SETUE.

« C’est le double discours [de l’UQAM] qui nous gêne. Une chose nous est dite à la table et autre chose est dite au conseil d’administration devant la présentation des états financiers de l’UQAM », décrit la responsable à la coordination du SETUE. 

Double diplomation 

Le nombre d’années d’études devrait être pris en compte dans la rémunération des employé(e)s étudiant(e)s, croit Élisa Vial. 

Selon la convention collective échue, même si un(e) employé(e) étudiant(e) effectue un deuxième baccalauréat, il ou elle reçoit le même salaire qu’un(e) collègue étant à son premier baccalauréat. Dans un tel cas, le SETUE souhaite que l’étudiant(e) à son deuxième baccalauréat perçoive un salaire équivalent à celui d’un(e) employé(e) étudiant(e) à la maîtrise.

Accessibilité

« Quand on regarde les toilettes accessibles à l’UQAM, une grande partie n’a pas les critères [d’accessibilité] », affirme Élisa Vial. Les toilettes doivent avoir une chasse d’eau automatique, des barres d’appui et une porte motorisée afin d’être accessibles aux personnes à mobilité réduite. Le syndicat exige que toutes les salles de bain de l’UQAM soient accessibles. 

« C’est aussi le fait de pouvoir entrer sans carte ou sans clé », explique la membre du comité de négociations. Dans plusieurs pavillons de l’université, pour entrer dans les salles de bain, il est nécessaire d’avoir une clé ou une carte étudiante. La jeune femme explique que cette pratique rend l’accessibilité difficile pour les personnes à mobilité réduite ou avec un handicap. De plus, cela fait que les toilettes ne sont pas utilisables par les personnes de l’extérieur. À cause de cela, certain(e)s auxiliaires de recherche ont déjà dû être des préposé(e)s aux toilettes lors d’évènements organisés. Pour pallier le problème des toilettes barrées, l’UQAM propose de contacter les agents de sécurité pour venir les portes verrouillées. Le SETUE ne croit pas que l’utilisation des gardiens de sécurité pour ouvrir les salles de bain soit la solution.

Salle de recueillement 

L’UQAM devrait fournir une salle multiconfessionnelle de recueillement, croit le SETUE. « Ce qu’on demande de manière pratique, c’est un lieu calme et propre, surtout parce que, dans certaines confessions, on se recueille ou l’on prie au sol », explique Léo Y. Henni. Le SETUE fait cette demande pour ses membres, mais se dit ouvert à collaborer avec les associations étudiantes pour la rendre ouverte à tous les étudiant(e)s. 

L’UQAM n’a pas de salle de recueillement. Si un(e) étudiant(e) veut prier ou se recueillir, il ou elle doit trouver un endroit tranquille ou se diriger vers son lieu de culte. « C’est toute une logistique qui crée une inégalité au niveau de nos membres », affirme-t-il.  

L’administration de l’UQAM invoque l’argument de la laïcité, une obligation légale en vertu de sa politique 28, pour justifier son refus de créer une salle de recueillement. « La laïcité, ce n’est pas l’absence et l’interdiction des signes religieux, c’est juste que l’UQAM ne doit pas être administrée selon des critères religieux ou confessionnels », répond Léo Y. Henni à l’université.

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