Un dispositif médical permettant de dépister le cancer du sein à l’aide de l’intelligence artificielle (IA) : c’est ce qu’a développé Alexandre St-Vincent Villeneuve, un chercheur uqamien. Accessible au grand public dans environ un an, son invention pourrait révolutionner le milieu de la santé.
« Mon invention, ce n’est pas du tout pour remplacer les médecins. Bien au contraire, c’est pour amener les bons patients à l’hôpital avant qu’il soit trop tard », explique le chercheur en intelligence artificielle.
Il y a un an, M. St-Vincent Villeneuve a découvert qu’un algorithme qu’il avait développé permettait de détecter à 98 % la présence ou non d’un cancer du sein sur des photos tirées d’une base de données médicales. Depuis, il a choisi d’en faire une machine pour dépister cette maladie.
« Le dispositif est de la grosseur d’une brosse à cheveux. Il a un embout en forme de fleur qui vient épouser la morphologie du sein ou du pectoral. Sur l’embout, il y a des capteurs qui génèrent un ultrason, qui va produire une image », explique le chercheur. Cette image est ensuite transférée sur un appareil intelligent, comme un cellulaire. Ensuite, l’IA analyse l’image et pose un diagnostic, s’il y a lieu.
« Mon invention, ce n’est pas du tout pour remplacer les médecins. Bien au contraire, c’est pour amener les bons patients à l’hôpital avant qu’il soit trop tard »
Alexandre St-Vincent Villeneuve
« Une fois le cancer diagnostiqué, le patient ou la patiente pourra se rendre à l’hôpital. Et puis, si c’est au stade 1, les chances de survie sont de 99 % », affirme avec enthousiasme M. St-Vincent Villeneuve.
À l’heure actuelle, seules les femmes de 50 à 74 ans sont admissibles gratuitement, une fois tous les deux ans, à une mammographie de dépistage. Ce test est en fait une radiographie, nécessaire pour détecter la présence de la maladie. « Il est possible d’avoir une échographie mammaire au privé, mais ça coûte 230 $ », mentionne le chercheur.
À son avis, son dispositif de prévention du cancer du sein permettrait des économies à long terme pour le système de santé. Plus le cancer est repéré tôt, moins il y aura d’argent à débourser pour l’hospitalisation et le traitement, explique-t-il.
Avant de commercialiser son dispositif, M. St-Vincent Villeneuve doit dessiner le prototype et faire des essais cliniques. Par la suite, il aura à faire approuver sa machine par Santé Canada. Ainsi, il calcule que son dispositif sera accessible à la population dans environ 12 mois.
Une prévention accessible à tous et à toutes
« Mon intention, c’est de sauver des vies, pas de faire du profit, alors je ne veux pas vendre [ma machine] à un prix astronomique », dit-il.
M. St-Vincent Villeneuve prévoit vendre le prototype à des pharmacies au coût d’environ 5 000 $. Les personnes souhaitant réaliser un test pour savoir si elles ont le cancer du sein pourraient ainsi se rendre à la pharmacie pour utiliser la machine.
Son but est de rendre accessibles à tous et à toutes la détection et, surtout, la prévention du cancer du sein. C’est pour cette raison qu’il souhaite qu’il soit possible d’avoir accès gratuitement à son dispositif médical.
« Quand une femme meurt, c’est toute une famille qui est brisée », considère le chercheur. Pour M. St-Vincent Villeneuve, c’est important de s’attarder à la santé des femmes, sachant qu’en moyenne, 15 Canadiennes meurent chaque jour du cancer du sein.
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