Du coup, l’UQAM?

Vous êtes-vous déjà demandé(e)s à quoi ressemble l’UQAM vue par une étudiante étrangère? Je vous prête mes yeux et vous partage mes impressions le temps de quelques lignes.

Il fut un temps où je pensais que les universités publiques françaises étaient reines en matière de grèves générales. Ça, c’était avant que je découvre l’UQAM. Ne vous méprenez pas, après deux ans à évoluer en son sein, je peux affirmer que l’UQAM, ce n’est pas juste des étudiant(e)s en colère. C’est un endroit où les gens ne te jugent pas sur la manière dont tu t’habilles ou sur ta personnalité. Cela va de soi, me direz-vous? Je peux vous assurer que je suis encore agréablement surprise par la manière dont les jeunes adultes évoluent ici, affirmant qui ils et elles sont avec fierté. Ce n’est pas toujours le cas en France.

La santé mentale est bien plus prise en compte ici que chez nous. Je ne suis pas encore à l’aise avec ça : je trouve parfois que ça manque de pudeur. Mais c’est peut-être grâce à cette vision que l’UQAM est plus sensible aux enjeux de société actuels.

Je suis aussi témoin d’une aisance individuelle dans les interactions sociales. Sans trahir la notion de respect, les élèves et leurs professeur(e)s entretiennent ici des relations plus privilégiées et personnalisées. Je bégaye toujours quand je tutoie ma professeure d’écriture Kathleen Lévesque ou quand j’appelle mon professeur de radio Danny Braun pour lui demander des précisions sur les consignes d’un devoir.

Je suis quelques fois révoltée par la signature de l’entente du plan de cours. Qui sommes-nous pour remettre en question une personne qui a vraiment plus d’expérience que nous en la matière? Les privilèges que nous avons ici en tant qu’étudiant(e)s m’impressionnent encore.

Liens partagés

Je ne me suis jamais sentie seule depuis que j’ai mis les pieds dans l’UQAM pour la première fois en septembre 2022. Certes, il est plus aisé pour moi de tisser des liens avec les étudiant(e)s français(e)s venu(e)s le temps d’un échange ou pour la totalité de leur parcours. Ils et elles me rappellent mon chez-moi et s’accordent pour dire qu’étudier à Montréal, c’est goûter à la vie nord-américaine le temps de quelques mois, tout en conservant notre langue natale.

Cependant, je n’ai pas eu non plus à forcer pour me rapprocher des Québécois(e)s et vivre une expérience absolument exceptionnelle aux côtés de mes ami(e)s journalistes. Alors oui, on a parfois ri de mon accent anglais (et même de ma prononciation française), mais je n’ai pas de difficulté à affirmer que leur gentillesse n’a pas d’égal. Comme certain(e)s diraient ici, it’s a safe space.

Éventail de possibilités

Les programmes proposés sont nombreux et variés, allant des baccalauréats (l’équivalent de la licence) aux maîtrises (traduction des masters). Plusieurs facultés coexistent, chacune offrant un large champ de ressources pour leurs élèves. Je donnerai comme exemple la mienne, soit la Faculté de communication. Bien que beaucoup d’entre nous aillent au service de l’audiovisuel à reculons (gare aux retards), je ne peux que vanter la qualité et la diversité du matériel qu’il est possible d’emprunter pour nos travaux. En tant qu’étudiante française ayant connu des universités avec peu de moyens, je suis reconnaissante de pouvoir utiliser un équipement qui se rapproche de ce que je vais utiliser dans ma vie professionnelle.

Déambuler dans l’UQAM, c’est passer d’un pavillon historique construit dans une église à un bâtiment moderne aux grandes baies vitrées par un passage souterrain. Souterrain! C’est arriver en métro et ne pas avoir à sortir pour rejoindre sa salle de classe. C’est écarquiller les yeux quand on voit des escaliers roulants, alors que ceux-ci ne fonctionnent qu’une fois sur deux. C’est s’étonner de voir que les ascenseurs ne sont pas réservés qu’aux professeur(e)s. C’est marcher, beaucoup marcher. C’est aussi avoir la chance d’être entouré(e)s de nombreux restaurants et cafés dans un quartier vivant.

Aux Français(e)s qui hésitent encore à faire le grand saut vers l’UQAM, n’ayez crainte. Non, le café n’est pas bon, et non, désolée de vous décevoir, il n’y a pas de caribous dans les alentours. Mais croyez-moi, l’expérience en vaut la chandelle et l’UQAM a beaucoup à offrir.

P.-S. – Il existe d’autres quartiers que le Plateau.

Mention photo : Chloé Rondeau

Commentaires

Une réponse à “Du coup, l’UQAM?”

  1. Super, vous exprimer très bien !!! Au Québec et partout ailleurs ,la paix apporte la paix et la gentillesse apporte la gentillesse . Québécois habitant la planète terre !!! Merci et passez une bonne et excellente journée cordialement Jean Martel

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