Nous sommes le cégep du Québec à Montréal

Souvent surnommée « gros cégep », l’UQAM jouit d’une mauvaise réputation depuis belle lurette. Le nouveau recteur Stéphane Pallage a beaucoup de travail à faire pour redorer la réputation de l’UQAM.

Alexandre Gervais, étudiant en urbanisme, a considéré l’UQAM et l’Université de Montréal (UdeM) lors de son retour aux études. Son choix s’est finalement arrêté sur l’UQAM en raison de l’atmosphère et de l’accueil chaleureux des étudiants et des étudiantes. « J’avais certains préjugés par rapport à l’UQAM… des préjugés véhiculés dans les médias et par les gens », affirme-t-il. Mais, lors de sa visite à l’UdeM, il a ressenti qu’il ne « “fittait” pas dans le moule », tandis que l’ambiance accueillante de l’UQAM l’a rejoint.

Tout comme cet étudiant, j’ai ressenti un certain malaise en effectuant un transfert de l’Université McGill à l’UQAM. Alors que McGill vend des t-shirts et autres produits « McGill Mom », « McGill Dad » et « McGill Youth » pour les petits et petites futur(e)s McGillois(es), l’UQAM possède une sélection beaucoup plus limitée d’articles promotionnels. Il va sans dire qu’en tant qu’ancienne McGilloise, je n’attire pas les mêmes commentaires élogieux quand je m’autoproclame fière uqamienne, bien que cette réalité soit maintenant acceptée par les membres de ma famille. 

Toutefois, il faut reconnaître que certaines philosophies de ma nouvelle université, dont McGill ne profite pas, comme un apprentissage plus axé sur la pratique que la théorie, représentent un atout important pour notre réussite et nous exposent rapidement aux réalités du travail.

L’UQAM est le souffre-douleur des chroniqueurs et chroniqueuses et de plusieurs étudiants et étudiantes qui perçoivent le processus d’entrée comme facile ou encore qui qualifient nos diplômes de « bacs à rabais ». Peut-être bien que l’UQAM a des exigences d’entrée moindres. Or, il faut se rappeler de son but premier : démocratiser l’éducation. Plusieurs étudiants et étudiantes aux parcours scolaires difficiles et à la cote R moins compétitive ne réussissent pas à entrer dans des programmes universitaires contingentés. L’UQAM représente, pour ces derniers et dernières, une fenêtre qui s’ouvre quand la porte se ferme.

L’UQAM a également permis à 300 000 personnes d’obtenir un diplôme, et ce, « en allant chercher des étudiants qui n’avaient pas encore de diplômes universitaires dans leur famille », a affirmé M. Pallage en entrevue avec le Montréal Campus.

Michel Hébert, chroniqueur au Journal de Québec, a dressé le portrait de « cette belle jeunesse uqamisée, anneau à la narine, soigneusement mal rasée, hirsute à point, toute prête et coquette pour son rendez-vous avec les télés continues ». L’image de grévistes militant(e)s wokes revient sans cesse. Or, il s’agit d’une minorité bruyante à laquelle on donne souvent la parole dans les médias.

En plus de cela, les wokes, comme on les appelle souvent, sont à l’écoute des enjeux sociaux et mettent au premier plan les besoins de tous et de toutes et des groupes plus vulnérables. Selon le recteur, c’est une des forces mêmes de notre université. « L’UQAM, c’est une université qui n’a pas froid aux yeux, qui est à l’avant-garde. »

Malgré tout, Stéphane Pallage défend sans relâche son université. « Moi, la réputation de l’UQAM, je trouve qu’elle est excellente. »

L’UQAM a permis de former 300 000 diplômé(e)s depuis sa création, en 1969, soit autant que l’Université McGill en plus de 200 ans, ce que le recteur a mis de l’avant à de nombreuses reprises. Les étudiants et les étudiantes diplômé(e)s sont fiers et fières de leur parcours, l’UQAM se retrouve au premier rang des universités québécoises en recherche (parmi les universités sans faculté de médecine selon le palmarès Research Infosource), le corps professoral a le mérite d’être près de leur communauté étudiante.

Malgré cela, la mauvaise réputation de l’UQAM subsiste et le recteur n’a pas réussi à identifier des solutions concrètes pour mettre fin à cette problématique. « Peut-être que c’est parce qu’ils ne connaissent pas l’UQAM », a-t-il dit. Dans ce cas, M. Pallage, comment comptez-vous leur faire découvrir notre belle université ?

Mention illustration : Chloé Rondeau

Commentaires

Une réponse à “Nous sommes le cégep du Québec à Montréal”

  1. Moi, j’aime plus l’UQAM que UdeM et j’suis d’UdeM

    Vous êtes cool et j’aime votre vision des choses, GOGOGO UQAM!! 🙂

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