Édition record pour le Salon du livre

Les grèves du corps enseignant ont contribué à rendre unique la 46e édition du Salon du livre de Montréal. Pierre-Yves McSween, Biz et Andrée-Anne G. Dufour faisaient partie des auteurs et autrices à présenter leurs ouvrages. 

« Une très belle ambiance » régnait à ce rendez-vous annuel ayant eu lieu du 22 au 26 novembre, décrit le directeur général du Salon du livre de Montréal Olivier Gougeon. « On a eu des journées records les mercredis, jeudis et vendredis », affirme-t-il. Ce record s’explique en raison de la grève de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE). « On a mis en place une mesure exceptionnelle, […] la gratuité pour les enfants et leurs accompagnateurs », explique M. Gougeon.

Les élèves ont donc pu découvrir le Salon du livre pour la première fois avec leurs parents au lieu de leurs enseignants et enseignantes. Les accompagnateurs et accompagnatrices semblaient être ravi(e)s de leur expérience, a constaté Olivier Gougeon. Parmi eux et elles, plusieurs n’avaient jamais été au Salon du livre et ont été agréablement surpris(e)s par l’événement : « Les gens ont du plaisir à se promener, un peu comme quand on a du plaisir à se promener dans une petite ville en voyage. »

Cette édition se démarque ainsi de plusieurs façons. « Je pense que le travail qu’on a fait, [soit] d’élargir les allées, de créer des zones de repos et d’assises, des projets spéciaux comme la Louisiane enracinée et branchée, l’Espace ado | Lis-moi MTL et la Zone Manga, ça crée vraiment du bonheur », ajoute M. Gougeon.

C’est donc un pari réussi pour cette édition hors de l’ordinaire. Dans un Palais des congrès rempli de livres, à la fois les lecteurs et les lectrices et le personnel dégageaient une bonne humeur contagieuse.

Les artistes derrière les livres

Pour Pierre-Yves McSween, comptable, actionnaire de la maison d’édition Saint-Jean Éditeur et auteur de trois livres dont En as-tu vraiment besoin ?, le Salon du livre est une tradition annuelle. « Quand j’étais petit, ma mère me faisait manquer de l’école pour venir au Salon du livre », raconte-t-il. Au total, il y est venu au moins 25 fois au courant de sa vie. Aujourd’hui, c’est devenu pour lui un moment précieux pour échanger avec l’ensemble des artisan(e)s du livre qui sont rassemblé(e)s au même endroit. « J‘aime beaucoup voir que les jeunes s’intéressent encore à la lecture active au lieu de la consommation passive », ajoute Pierre-Yves McSween. 

Pour attirer ces jeunes à l’événement, le phénomène #BookTok est mis de l’avant, notamment avec un studio situé dans l’Espace ado | Lis-moi MTL, où le lectorat et les artistes peuvent créer une vidéo TikTok. Une conférence a aussi été donnée par Jessyca David, créatrice de la communauté Booktok Québec et auteure du roman à succès La note brisée, sur cette tendance livresque qui consiste à créer des vidéos sur le média social TikTok en partageant, entre autres, des appréciations de livres. 

Pour Biz (Sébastien Fréchette), membre du groupe Loco Locass et écrivain à temps plein, le Salon du livre est une activité qui lui permet de connecter avec l’humain et de sortir du moule de l’écrivain solitaire. « Moi, j’adore ça, rencontrer les lecteurs. Puis, c’est un camp de vacances pour écrivains », explique-t-il. « Les gens te parlent d’un livre que t’as écrit des fois il y a 10 ans. » 

Quant à elle, Andrée-Anne G. Dufour, enseignante de français au secondaire et autrice, a publié durant la pandémie son premier roman, le début d’une trilogie intitulée Amour, suppléance et autres catastrophes. Le projet est né après des discussions auprès d’ami(e)s qui lui disaient que ses anecdotes étaient dignes d’un roman.

« Ce matin, il y avait une file d’une dizaine de personnes qui m’attendaient, j’étais super émue », s’exclame l’autrice originaire du Saguenay qui vivait son premier Salon du livre à Montréal. « Je ne suis pas venue à Montréal souvent dans ma vie, donc être ici comme autrice, je trouve ça vraiment le fun », s’exclame-t-elle.

Un lectorat satisfait

Alexie Costa, une bibliophile qui vient au Salon depuis 12 ans, était très excitée de « rencontrer ses auteurs préférés ». La jeune femme de 24 ans partage cette tradition annuelle avec son père et ne se laisse pas décourager par les longues files.  

Pour Siddhartha Borissov-Beausoleil, un avocat de 26 ans, le Salon du livre est un moment riche pour discuter avec des auteurs et des autrices. « Eux, ils ne connaissent rien de nous, mais on a l’impression de les connaître. Avec cette asymétrie-là, c’est dur d’échanger pour vrai, à moins de vraiment prendre le temps d’avoir un dialogue », confie-t-il.  

C’est la raison pour laquelle Biz prend la peine de rencontrer son public fréquemment : briser cette « asymétrie » qu’il ressent également. « Je ne suis jamais tanné de faire ça. C’est toujours un plaisir », ajoute-t-il.

Mention photo : Élizabeth Martineau

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