Chialer pour chialer

Être journaliste est un travail ingrat. Étant chef du pupitre UQAM, j’ai la responsabilité de trouver des sujets qui entourent notre université. Cela veut forcément dire essayer de trouver des problèmes. Combien de fois dois-je m’interroger sur ce qui ne tourne pas rond dans l’université ? Chercher des problèmes qui sont à mon sens parfois absurdes ?

La vérité est simple : les choses vont (pour la plupart) bien, à l’UQAM. Pensons-y un instant. L’UQAM offre plusieurs formations de qualité et est un chef de file dans plusieurs domaines.

En se fiant à ce que l’on entend dans les médias, sur les réseaux sociaux ou même dans les couloirs bruns de l’université, l’UQAM serait une institution en décrépitude, rongée par le wokisme, offrant des baccalauréats à une communauté étudiante paresseuse.

La réalité est pourtant tout autre. L’expérience étudiante de l’UQAM est loin d’être aussi mauvaise que celle décrite par plusieurs. À force de voir les choses avec une vision militante, il est facile d’oublier que l’UQAM est somme toute un endroit agréable où étudier. « Une culture militante, c’est important d’en avoir une, mais il ne faut pas s’abaisser à revendiquer tout ce que l’on peut pour nos besoins à court terme », dit Thomas-Xavier Mousseau, étudiant au baccalauréat en médias interactifs.

Sa vision est partagée par plusieurs qui n’osent pas toujours prendre la parole sur la place publique. Les étudiants et étudiantes, particulièrement ceux et celles de l’UQAM, aiment militer et revendiquer. Cela constitue certainement une richesse de notre institution, mais essayer de constamment « trouver des bibittes » à l’administration, c’est de la mauvaise foi, rien de plus. On dit qu’il ne faut pas mordre la main qui nous nourrit et ça devrait être le cas dans notre institution.

Certes, quelques revendications étudiantes sont légitimes et même nécessaires pour faire perdurer l’institution dans le temps. Par exemple, le combat mené pour la rémunération des stages est capital. La grève menée par l’ADEESE à ce sujet l’an dernier était importante pour éviter un préjudice aux enseignants et enseignantes en devenir.

Certaines personnes ont cependant comme réflexe de critiquer l’administration, peu importe la décision prise par celle-ci. Nous pouvons penser au dossier du déménagement des locaux associatifs. Ayant moi-même couvert le dossier, j’ai senti l’administration de bonne foi dans la gestion de ce conflit. Cependant, plusieurs associations prétendaient à tort, selon moi, que ce déménagement avait pour but d’étouffer le mouvement étudiant. « Le pouvoir est beaucoup entre les mains des associations », d’après Thomas-Xavier Mousseau. Il ajoute que celles-ci arrangent le tout pour que les votes aient dans la direction que l’association souhaite. « Ce n’est pas vraiment une démocratie », ajoute-t-il.

Je ne vise pas du tout à faire le procès de la culture militante de l’UQAM, loin de là. Cette culture a aussi des bienfaits. L’UQAM est la seule université où les étudiants et les étudiantes ont la liberté de modifier un plan de cours soumis par un membre du corps professoral. Être dans une université où la démocratie étudiante est aussi présente permet de s’y sentir en sécurité. C’est de savoir que nous avons des recours contre les injustices que l’on pourrait subir.

« Les conditions pour les étudiants sont bonnes. Je n’ai pas de problèmes avec le plan de cours […] on se fait pas raconter de menteries par [les professeur(e)s] », souligne Thomas-Xavier Mousseau. Il explique être satisfait du fait que le corps enseignant soit tenu de respecter le plan de cours, puisqu’il s’agit d’une entente signée. Les professeur(e)s ne peuvent pas mentir sur le contenu d’un cours.

Arrêtons de systématiquement critiquer l’administration ou les revendications étudiantes. Profitons de cette université qui nous offre déjà beaucoup, au lieu de se comporter comme des enfants ingrat(e)s.

Mention illustration : Chloé Rondeau

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