ADISQ : Un gala de premières… et de dernières fois

L’auteure-compositrice-interprète Kanen, une Innue originaire de Uashat-Maliotenam, a brillé lors du 45e Gala de l’ADISQ ce dimanche en étant la première autochtone à remporter le prix de la Révélation de l’année.

« Je suis une femme autochtone qui est fière de chanter en français et en innu-aimun. Il faut être fier de chanter dans nos langues », affirme Kanen. Elle a lancé un message aux médias radiophoniques de la province : « S’il vous plaît, les radios, merci ».

En entrevue avec le Montréal Campus, l’artiste émergente précise que, selon elle, les Autochtones manquent de visibilité au Québec. « Je trouve que c’est un message que tout artiste autochtone devrait faire lorsqu’il fait une prise de parole. Nous devrions avoir plus de place », explique-t-elle avec une plume dans les mains.

« J’ai toujours vu la plume comme une prise de parole, surtout lors des cercles de partage. Maintenant, c’est à mon tour de prendre la parole dans le monde musical. » – Kanen, auteure-compositrice-interprète innue.

Une rencontre « Funky »

Lors de cette 45e édition du gala de l’ADISQ, Ginette Reno, vêtue de sa robe à paillettes, a mis le feu aux planches de la Salle Wilfrid-Pelletier lors de la cérémonie d’ouverture. Son interprétation de « C’est pour moi » de Félix Gray a ouvert le bal avant que Fouki enchaîne, dans une tout autre ambiance, avec son titre « 80’s ». 

Contre toute attente, Mme Reno s’est ensuite retrouvée sur la scène aux côtés de « Funky », comme elle l’avait nommé au gala de l’année dernière. Il s’agissait d’une rencontre mémorable entre les deux artistes de générations différentes.

La grande dame de la musique québécoise a remporté le Félix de l’album de l’année – Succès populaire avec C’est tout moi. « Après 65 ans, je pogne encore », a-t-elle lancé en récupérant son trophée. Son album est seulement disponible en format CD dans les succursales Jean Coutu du Québec. « Jean Coutu m’a reçu, j’ai trouvé plein d’amis », a affirmé la chanteuse en rigolant sur la scène de l’ADISQ.

Une ovation méritée

Louis-José Houde signait cette année son dernier gala de l’ADISQ, cumulant ainsi un total de 18 éditions à l’animation. « Qui va me remplacer? Scooby-Doo? », a-t-il demandé lors de son monologue d’ouverture. La personne qui assurera sa succession demeure inconnue, même si plusieurs s’amusent à émettre leur hypothèse.

Louise-José Houde animait le gala de l’ADISQ pour la dernière fois, hier soir.

L’animateur a dédié cette 45e édition à Karl Tremblay, le chanteur des Cowboys Fringants, qui est atteint du cancer de la prostate. « Je veux que cette soirée soit digne, forte, fière et festive, comme lui », a indiqué M. Houde. 

Les Cowboys Fringants ont remporté le Félix du Groupe ou duo de l’année. Les trois membres présents, trophée en main, ont souligné l’absence de leur collègue Karl Tremblay.

« Cette année, on a appris qu’on n’est pas seulement cinq, mais que nous sommes 8 millions de Cowboys fringants », a dit la multi-instrumentiste du groupe Marie-Annick Lépine. « On essaie de toucher les gens. Depuis quelques mois, c’est vous qui nous avez touchés avec tous les mots d’encouragement et de solidarité que vous nous avez envoyés. Nous sommes une très belle famille », a-t-elle ajouté, émotive.

De révélation à artiste de l’année

Pour sa part, la pianiste et compositrice Alexandra Stréliski est repartie avec trois Félix : Artiste féminine de l’année, Artiste de l’année – Rayonnement international et Album instrumental. « Je ne m’arrêterai jamais de faire de la musique. C’est trop vital », a-t-elle partagé.

L’artiste se disait encore émue d’avoir été sacrée Révélation de l’année en 2019 en entrevue avec le Montréal Campus : « Je pense que quand tu gagnes ce prix-là, il y a une brèche qui s’ouvre pour toi dans l’univers. » 

« Je ne suis plus la même personne. J’étais gênée, je ne voulais pas être visible. Depuis, je suis fière de voir les gens dans les salles qui viennent me voir d’un peu partout dans le monde. » – Alexandra Stréliski.

Daniel Bélanger a été l’artiste le plus primé du gala en remportant cinq Félix. Au début de la soirée, il a offert une prestation accompagnée de Alexandra Stréliski au piano. Coïncidence ou non, les deux artistes ont par la suite été couronné(e)s interprètes masculin et féminine de l’année!

Regardez les moments forts du tapis rouge ici.

Mention photo : Jean-François LeBlanc



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