Francouvertes 2023 : une soirée 100 % rap

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Le 29 mars dernier n’aura pas été la soirée la plus mémorable de cette 27e édition des Francouvertes. Face à un auditoire moins nombreux et réceptif qu’à l’habitude, les rappeurs Sami et Menura ainsi que la rappeuse Sloan Lucas n’ont pas su intégrer le palmarès du concours-vitrine.

C’est la participante de la 25e édition des Francouvertes, la rappeuse Fidès, qui était l’invitée de cette sixième soirée des préliminaires de l’édition 2023. L’artiste originaire de Montréal-Est s’est démarquée par des textes engagés qu’elle a livrés avec aisance. Malgré une performance honnête, Fidès n’est pas parvenue à capter l’attention de la foule présente au Cabaret Lion d’Or.

L’auditoire a même enterré la rappeuse par des murmures à certains moments de la prestation. Le désintérêt de la foule était si marqué que l’animateur de la soirée, Thomas Thivierge-Gauthier, alias Mantisse, du groupe de rap montréalais LaF, est intervenu à la fin de la prestation afin d’inciter le public à se montrer plus attentif au cours de la soirée.

Le rap « non engagé » de Sloan Lucas

« Je ne veux pas plus de sérotonine, je veux juste moins de gros hosties de caves », a déclaré la rappeuse Sloan Lucas dans sa vidéo d’introduction. Au cours de celle-ci, elle s’est présentée comme une artiste non engagée. Chose plutôt ironique pour celle qui rédige des textes traitant de diverses problématiques sociétales, allant de la violence envers les femmes à la santé mentale. Par sa présentation unique, tout était en place pour une performance des plus intéressantes. 

Or, ce n’est pas ce qui s’est produit. Sans rien enlever à la solidité des textes de Sloan Lucas, cette dernière n’est jamais parvenue à réellement s’imposer sur scène. D’abord, la rappeuse s’est montrée peu énergique, quittant rarement les alentours du trépied de son micro. De plus, certains mots et extraits des compositions de Sloan Lucas étaient difficiles à entendre en raison de la timidité de la voix de l’interprète.

Dans la valise à Sami

D’origine syrienne, mais ayant grandi à Laval, le rappeur Sami a offert au public un produit musical mariant les cultures syrienne et québécoise. D’entrée de jeu, le Lavallois est arrivé sur scène en traînant une valise. Cela prendra quelques minutes pour que l’auditoire comprenne son utilité : elle comportait les habits du rappeur. Celui-ci a changé d’habillement entre chacune des pièces.

On doit rendre à César ce qui appartient à César : Sami avait une incroyable aisance sur scène. Au cours des deux premières chansons, le débit du rappeur et les rythmes du DJ étaient entraînants. À partir de la troisième chanson, on a pu constater que les pièces du rappeur se ressemblent toutes et qu’elles se distinguent très peu de l’offre actuelle dans le rap francophone.

Menura, l’amoureux

Au départ, Nicolas Boivin, alias Menura, semblait se démarquer du lot. Accompagné de ses six musiciens et musiciennes, l’artiste dégageait une belle énergie sur scène. L’apport de percussions et d’une guitare électrique à des pièces de rap s’est avéré intéressant et plutôt unique. Hélas, contrairement à la musicalité, les textes de Menura sont loin d’être originaux.

L’artiste traite principalement d’amour, et ce, d’une manière peu originale. De plus, le rappeur montréalais semble atteint du syndrome de l’autotune, qui a été surutilisé au cours de sa prestation. 

Mention photo : Zachariel Cossette-Leblanc|Montréal Campus

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