Gala Dynastie : le rendez-vous de l’excellence noire au Québec

Célébrer : voilà le mot d’ordre du Gala Dynastie, qui se tiendra du 26 mars au 1er avril 2023 au Salon urbain et au théâtre Maisonneuve de la Place des Arts à Montréal. Portrait d’un événement symbolique créé par et pour la communauté noire.

Le Gala Dynastie, lancé en 2017, a pour mission de récompenser le talent des communautés noires dans les secteurs médiatique et culturel du Québec. Ce qui était au départ une soirée annuelle s’est transformé cette année en une semaine d’activités (black carpet, panels de discussions, etc.). 

Les festivités se clôtureront avec les Galas Médias (30 mars) et Culture (1er avril), animés respectivement par la chanteuse et l’ancienne personnalité de téléréalité Naadei et l’humoriste Preach.  

Le gala récompense un large éventail de domaines. Les nommé(e)s sont par exemple danseurs et danseuses, journalistes, artistes en arts visuels, humoristes ou cinéastes. Pour chaque catégorie, un jury composé de deux à quatre membres est chargé d’élire les vainqueur(e)s.

Le gala cherche à pallier le manque de visibilité des personnes noires dans les mondes culturel et médiatique québécois. L’événement veut montrer que la communauté noire est forte de ses talents, exprime la directrice du Gala Dynastie, Carla Beauvais. Naadei souligne « qu’on peut crier haut et fort qu’il faut plus de représentation. La mission, c’est de se retrousser les manches », plaide-t-elle. 

Un sentiment d’unité 

Le Gala donne un regain de motivation aux candidats et aux candidates, qui peuvent souvent se sentir seul(e)s dans l’exercice de leur profession. « On est tous dans nos sphères respectives, on n’est pas nombreux. Je suis souvent le seul de ma communauté dans ce que je fais », relate l’humoriste Preach. 

Patrick Paul, animateur du balado La nouvelle école des surdoués (une émission abordant l’univers des super héros et la culture geek) est nommé dans la catégorie du meilleur balado. « Montréal est un bain de talents, mais c’est parfois difficile de s’y retrouver », témoigne-t-il. 

La danseuse Angélique Willkie, nommée dans la catégorie « Danseur(euse) ou troupe de danse », abonde en ce sens : « J’ai fait une carrière internationale et c’est la première fois que je suis reconnue par une communauté qui me ressemble. »  

Pour les personnes sélectionnées, le Gala sert de vitrine pour accroître leur visibilité. « C’est le premier saut avant de plonger, pour les nominés, illustre Preach. [Le gala] n’est pas la seule chose qui existe pour eux, mais c’est un tremplin. » 

Le réalisateur Henri Pardo est finaliste dans la catégorie « Cinéaste/Réalisateur(trice) de l’année ». Selon lui, remporter un prix au Gala Dynastie représenterait un bénéfice pour son CV. Une telle distinction pourrait l’aider à obtenir des subventions afin de réaliser ses projets cinématographiques, cite-t-il en exemple. Il est notamment connu pour sa série documentaire Afro-Canada, qui raconte l’histoire oubliée de la communauté afrodescendante au Canada. 

Si les nommé(e)s ont tous et toutes un parcours unique, leur volonté de faire passer un message est commune. Patrick Paul, à travers son balado La nouvelle école des surdoués, veut montrer que « l’intersection geek et Noir existe ». Henri Pardo souhaite, quant à lui, « incarner le passé en allant vers le futur avec douceur et amour. »

Une grande charge de travail

Rendre possibles ces objectifs est une lourde tâche pour l’équipe du gala. « C’est énormément de travail, confie la directrice Carla Beauvais. En tout, nous sommes plus de 150 personnes qui travaillent sur le gala ».

La directrice y dédie de nombreuses heures, ce qui témoigne d’une implication profonde, d’après Naadei. « Contrairement à un autre projet, c’est un événement qui ne pourrait pas fonctionner si les motivations étaient personnelles », atteste l’animatrice du Gala Médias.

« I am Power »

La phrase phare de cette septième édition du Gala Dynastie est « I am Power ». La « force » dans ce message ne se veut pas physique : « Par force, j’entends la qualité, la capacité à produire un rendement », soutient Preach. Naadei appuie cette idée : « On définit une personne noire comme forte, mais il y a aussi tout le volet de la force tranquille, dans le rayonnement. » Pour l’animatrice, « être fort, c’est parfois juste briller ». 

Le Gala Dynastie, qui en est à sa septième édition cette année, souhaite assurer sa pérennité, et ainsi continuer à tisser des liens entre les communautés noires. 

Mention photo : Manoucheka Lacherie

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