Les rats, un problème qui gruge l’UQAM

Des images diffusées par TVA Nouvelles d’un rat qui se promène à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) ont semé l’émoi parmi la communauté étudiante. L’administration de l’UQAM affirme qu’il s’agit d’un cas isolé, mais plusieurs en doutent. 

TVA Nouvelles partageait le 20 janvier dernier la vidéo d’un rat montant les escaliers de briques du pavillon Judith-Jasmin et se promenant parmi les tables installées à l’étage supérieur. 

La vidéo a fait grand bruit au sein de la communauté étudiante. Plusieurs personnes rencontrées par le Montréal Campus affirment avoir aperçu des rats entre les murs de l’université, et ce, avant le 20 janvier. 

Pourtant, selon la directrice des relations de presse de l’UQAM, Jenny Desrochers, « aucun signalement sur la présence d’un rat dans l’un de nos pavillons n’a été porté à notre attention avant le 20 janvier dernier [date de diffusion de la vidéo] ». 

Une histoire qui se répète 

Valérie Langevin, étudiante au baccalauréat en télévision, affirme avoir vu un rongeur en décembre dernier. Elle mangeait avec son ami au local de l’Association générale des étudiants de communication (AGEC) lorsqu’un rat est passé au milieu de la pièce avant d’aller se cacher.

Plusieurs individus interrogés par le Montréal Campus témoignent aussi avoir aperçu une souris dans le local de l’Association facultaire des étudiants en langues et communication (AFELC), situé à quelques mètres du local où se trouvait Valérie. 

Même si l’UQAM défend ne pas avoir eu écho du problème, un employé permanent d’une association étudiante qui souhaite rester anonyme affirme avoir averti à maintes reprises les Services à la vie étudiante de la présence de rongeurs dans ce périmètre au cours des dernières années. 

Des étudiants et des étudiantes occupant le local des médias étudiants, situé dans le pavillon Judith-Jasmin, rapportent que le Service des immeubles y aurait installé des trappes à rat (à voir en photo) en décembre dernier.
Un problème généralisé 

Le copropriétaire des entreprises d’extermination Maheu, Nathaniel Leavey, « serait prêt à mettre sa main au feu » que ce n’est pas le premier rongeur qui ait été aperçu à l’UQAM. 

Selon son expertise, trois raisons expliquent la multiplication de la vermine à l’UQAM : la présence de travaux dans les rues aux alentours, les changements climatiques et la nouvelle interdiction d’utiliser certains poisons à rats par la Ville de Montréal depuis janvier. Cependant, la Ville est revenue sur sa décision le 11 janvier en permettant l’utilisation de produits rodenticides. 

Les importants travaux dans les rues transversales aux pavillons de l’UQAM, jumelés aux rénovations majeures de la station de métro Berri-UQAM, seraient des facteurs à l’origine de la présence accrue de rats dans le périmètre. Puisque les rongeurs ont tendance à vivre dans les égouts, des travaux déplacent souvent des colonies de rats.

Malgré la présence de travaux au centre-ville, l’exterminateur croit que la situation aurait été facilement contrôlable si la Ville n’avait pas interdit l‘utilisation de poison à rats au début de l’année. 

La vermine a tendance à vivre plus longtemps dans des conditions climatiques chaudes et humides. « Avec des hivers de plus en plus doux dans la métropole, l’augmentation de la présence de rongeurs risque de s’accroître dans les prochaines années », affirme Nathaniel Leavey.

Des potentiels dangers pour la santé

L’exterminateur rappelle que la présence de rongeurs peut occasionner des dangers pour la santé de la communauté uqamienne. Même si les rats ont tendance à se défendre plutôt qu’à attaquer, « ces animaux peuvent parfois être imprévisibles et mordre », souligne M. Leavey. 

Le vrai danger avec les rongeurs est la prolifération de maladies comme la leptospirose, la salmonellose et même la fièvre typhoïde. Avec les divers comptoirs alimentaires sur les lieux de l’UQAM, les rats peuvent avoir tendance à se réfugier dans la nourriture et la contaminer de ses diverses maladies. 

Dans un courriel transmis au Montréal Campus, Jenny Desrochers affirme que « plusieurs mesures préventives sont menées en continu à l’UQAM, dont une tournée hebdomadaire des endroits du campus qui pourrait être problématiques » et que « la situation avait été prise en main […] avec la venue d’un exterminateur ».

Mention photo : Camille Dehaene|Montréal Campus

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