L’organisation d’événements alcoolisés, un casse-tête

Ce texte est paru dans l’édition papier du 30 novembre 2022

La reprise d’activités sans mesure sanitaire a annoncé le retour des soirées alcoolisées sur le campus de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Toutefois, les personnes qui tentent d’organiser ces événements se butent à des conditions qui compliquent la tâche.

Les soirées « 8@stop » étaient les principaux événements alcoolisés organisés par l’Association générale des étudiants de communication (AGEC) en collaboration avec l’Association étudiante en communication publique (AECP) avant la pandémie de COVID-19. Ces soirées se tenaient sur le campus dans les locaux des deux associations. La relance de ces activités, qui avaient lieu plusieurs fois par session, a cependant été difficile.

« Ça revient plus avantageux d’organiser les événements à notre manière, dans une salle louée ou dans un bar où il y a déjà de l’alcool, [qu’à l’UQAM] », lance la coordonnatrice de l’AGEC, Romy D. Senécal. Selon elle, les coûts ainsi que les procédures complexes de Traiteur UQAM et des Services à la vie étudiante (SVE) n’en valent pas la peine. 

L’organisation d’activités impliquant de l’alcool à l’Université doit passer par le Traiteur UQAM, qui détient le monopole sur l’approvisionnement en alcool pour les événements sur le campus. Celui-ci représente l’une des nombreuses branches des Services alimentaires de l’UQAM.

Jenny Desrochers, directrice des relations de presse de l’UQAM, affirme qu’ « il revient aux Services alimentaires de fournir les boissons alcoolisées et de délivrer le permis d’alcool ». Les groupes étudiants et les associations étudiantes doivent soumettre leur demande dans un délai minimal de trois jours ouvrables avant l’événement. 

Une procédure d’engagement

Une fois l’alcool acquis, les organisateurs et les organisatrices doivent remplir un formulaire des SVE afin de se voir octroyer le droit d’organiser leur activité alcoolisée sur le campus. Un ou une responsable de l’événement doit signer et accepter une déclaration d’engagement de responsabilité. Celle-ci dédouane l’UQAM de tous les dommages qui pourraient être causés à du matériel ou à une tierce personne durant la soirée.

William Laplante, ex-coordonnateur de l’AGEC, explique que les responsables sont aussi obligé(e)s d’assurer la présence d’une personne garante lors d’un événement. 

Cette dernière veille à une consommation responsable, est vigilante face aux méfaits liés à la consommation d’alcool et prévient les violences à caractère sexuel. Elle doit aussi être en mesure de reconnaître un cas d’intoxication à l’alcool et de réagir adéquatement, le cas échéant. Pour assumer ce rôle, les étudiants et les étudiantes suivent une formation vidéo d’une vingtaine de minutes offerte par l’UQAM.

Des coûts considérables

La bière et les boissons de malt alcoolisées peuvent être offertes gratuitement durant la soirée. Toutefois, si l’alcool est vendu ou si de l’alcool fort est donné, « il est exigé qu’une serveuse ou un serveur des Services alimentaires soit embauché(e) », rappelle Jenny Desrochers. 

D’après Romy D. Sénécal, « les prix de l’alcool comme tels sont raisonnables ». Elle déplore cependant « [que] les membres du personnel de Traiteur UQAM doivent être engagés, donc c’est coûteux puisqu’ils sont syndiqués et ont un salaire horaire ». Les coûts associés au salaire sont de 30,25 $ de l’heure, pour un minimum de quatre heures, selon le site Internet des SVE.

Jenny Desrochers affirme que l’approvisionnement en alcool par le Traiteur UQAM ainsi que les procédures qu’il impose permettent « d’uniformiser l’accompagnement auprès des demandeurs et de prévenir les incidents liés aux méfaits de l’alcool ». 

La vie étudiante écope

La diminution de soirées tenues sur le campus due aux mesures de Traiteur UQAM attriste Romy D. Senécal. « Tout le monde parle de l’université comme d’un endroit où l’on a beaucoup de plaisir et où l’on crée des liens », relate-t-elle. « Surtout à l’UQAM ! On sait qu’on est reconnu pour ça et que les gens viennent en grande partie pour la vie étudiante. »

D’après William Laplante, l’arrêt des activités en présentiel aurait offert à l’UQAM une opportunité de sévir subtilement les procédures et les règlements. « Je pense qu’ils ont profité du fait que c’était un départ à zéro », soutient-il. 

Malgré tout, l’AGEC et l’AECP ont été en mesure de réinstaurer leurs événements alcoolisés à l’UQAM. Au moment où ces lignes étaient écrites, le premier  « 8@stop » était prévu pour le 30 novembre de 21h à 23h dans les locaux des deux associations et dans le couloir entre les deux.

Mention photo : Lucie Parmentier | Montréal Campus

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