C’est le 20 octobre dernier que le Festival immersif de Kultur et d’art scandinave (FIKA[S]) ouvrait sa série de concerts avec Safia Nolin comme invitée spéciale. Au cours d’une soirée intitulée « Reprises nordiques », l’artiste et son guitariste ont offert un spectacle intimiste et décomplexé.
À l’occasion de sa quatrième édition, le festival pluridisciplinaire a fait son retour postpandémique dans la métropole, au grand plaisir de la communauté montréalaise. Du 17 au 23 octobre, plusieurs activités allant de la gastronomie à l’art visuel étaient offertes afin de mettre de l’avant l’art de vivre scandinave.
L’acronyme FIKA(S) est inspiré du mot suédois « fika », qui fait référence à la pause-café, une occasion de participer à un moment de rencontre avec ses êtres chers.
Le spectacle était construit en deux temps. La première partie était destinée à l’interprétation de reprises d’artistes scandinaves méticuleusement choisies par Safia Nolin. Pour la deuxième partie, des compositions personnelles de la chanteuse étaient au rendez-vous. En guise d’entracte, et à l’image du « fika » suédois, l’auditoire pouvait profiter d’une pause-café, pour discuter avec leurs pairs autour de délicieux fromages.
Au menu : fous rires et douceur acoustique
Le répertoire de la première partie n’était pas aléatoire. Safia Nolin, à qui le festival avait accordé carte blanche, a confié qu’elle éprouvait « beaucoup de difficulté à trancher entre certaines chansons des artistes qu’elle affectionne ». Son choix s’est finalement arrêté sur d’excellentes interprètes scandinaves comme Aurora, Tove Lo, First Aid Kit, Lykke Li et Susanne Sundfør.
Les chansons acoustiques se sont enchaînées avec douceur. La complicité de Safia Nolin et de son guitariste a rayonné sur scène. L’auditoire a pu se laisser porter par la musique tout en profitant du visuel qui accompagnait le spectacle. Sur un grand écran s’affichaient plusieurs portraits et illustrations adaptés à chaque interprétation. Le travail d’éclairage est aussi à souligner : il donnait une ambiance mystique et chaleureuse à la soirée.
S’il y a bien une chose qui frappe, c’est la quantité de fous rires provenant de la foule qu’on a pu entendre tout au long de la soirée. La chanteuse québécoise a pris le temps d’expliquer entre chaque chanson la raison pour laquelle elle s’est inspirée d’une artiste en particulier. Elle valsait entre confidences sentimentales et anecdotes humoristiques.
Safia Nolin a par exemple raconté son rapport particulier à Suzanne Sundfør, une artiste qui l’a accompagnée à travers une rupture amoureuse éprouvante. Elle a également relaté une anecdote concernant son amour de jeunesse pour la série de romans Les Chevaliers d’Émeraude d’Anne Robillard, qui l’a menée à découvrir un groupe de métal norvégien.
Les échanges candides entre l’interprète et son public ont donné un ton unique et intimiste à la soirée.
Sur le site du festival, il est possible d’y lire son objectif principal : « créer des ponts entre le Québec et les pays scandinaves en proposant des rencontres culturelles et artistiques à la fois rassembleuses et intimes ». La soirée « Reprises nordiques » avec Safia Nolin a relevé le défi haut la main.
L’appartenance du Québec à la « nordicité »
« Tu fais quoi avec un territoire hostile, où pendant la moitié de l’année, il fait extrêmement froid et tu ne peux pas vraiment vivre de la terre ? », s’interroge Safia Nolin, en entrevue avec le Montréal Campus. Lorsque questionnée sur ce qui rattache le Québec au concept de « nordicité », traditionnellement associé aux pays scandinaves, la chanteuse avance que c’est en raison des similarités des conditions géographiques que certains éléments culturels sont partagés entre les deux régions.
Tout en reconnaissant que le territoire que les Québécois et Québécoises occupent n’est pas le leur, mais qu’il appartient plutôt aux communautés autochtones, elle relate que certaines traditions et manières de vivre découlent du fait d’habiter sur un territoire du Nord. Par exemple, la chanteuse s’intéresse à la conservation des aliments des pays scandinaves, qui passe souvent par la fermentation.
Approchée par le FIKA(S) plus tôt cette année, Safia Nolin a accepté l’invitation avec enthousiasme. « J’avais vu, lors de la dernière édition en 2019, que KROY faisait la soirée et j’ai tout de suite adoré le concept. C’était donc un oui automatique quand on m’a approchée! », confie la chanteuse. Elle explique que, sans même qu’elle le réalise, un grand nombre d’artistes d’origine nordique a toujours bercé ses listes de lectures personnelles.
Le Festival immersif de Kultur et d’art scandinave s’est poursuivi jusqu’au 23 octobre. Un grand nombre d’activités multidisciplinaires s’est partagé un seul et même but : mettre en lumière et célébrer la culture scandinave et nordique. La série d’événements a pris fin avec un spectacle de clôture intitulé « Scène ouverte à la relève islandaise », présenté par les artistes Salómé Katrín et Hugar.
Mention photo : Malika Alaoui|Montréal Campus
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