Une carte étudiante exigée pour accéder à des toilettes de l’UQAM

La communauté uqamienne a découvert au début du mois de septembre qu’il était désormais nécessaire d’utiliser la carte étudiante ou la carte d’employé(e) de l’Université pour déverrouiller l’accès à certaines toilettes du pavillon Judith-Jasmin. Cette nouvelle mesure, mise en place pour des questions de sécurité et d’hygiène, n’a pas fait l’unanimité auprès des étudiants et étudiantes. 

Cette nouvelle règle avait été instaurée au début de l’année scolaire par l’administration de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et le Service des immeubles de l’UQAM. « C’est pour répondre à des questions de sécurité et de propreté soulevées par les usagères et les usagers eux-mêmes que certaines toilettes sont munies de lecteurs », explique Jenny Desrochers, la directrice des relations de presse de l’UQAM. 

Le fait que ces toilettes soient réservées à la communauté uqamienne permet de réguler et de contrôler les passages et de ce fait, la sécurité et l’hygiène. Mme Desrochers raconte que ce système n’est pas nouveau et remonte à près de cinq ans dans le cas de certaines toilettes.

Début octobre, l’administration de l’UQAM a cependant fait volte-face : les lecteurs ont été désactivés. Il n’est plus nécessaire de présenter sa carte étudiante pour utiliser les toilettes. D’après Mme Desrochers, il serait possible que cette mesure soit de nouveau mise en place dans certaines toilettes. « Il est important pour chaque membre de la communauté universitaire de s’assurer que sa carte UQAM soit à jour », rappelle-t-elle.

Des envies pressantes

La nouvelle avait fait grand bruit au mois de septembre dans le pavillon Judith-Jasmin, notamment aux toilettes du premier étage, à proximité des ascenseurs, qui étaient munies d’un lecteur de cartes. Il a suffi de rester cinq minutes près de la porte pour voir la quantité d’étudiants et étudiantes qui, n’ayant pas de carte étudiante à disposition, se trouvaient obligé(e)s de faire le tour de l’Université pour trouver d’autres toilettes accessibles sans lecteur.

« Je trouve ça dommage, parce qu’à chaque fois que j’oublie ma carte étudiante, il faut que j’attende que quelqu’un sorte pour pouvoir entrer ou que je fasse le tour de l’UQAM pour trouver une autre toilette accessible », avait témoigné en septembre Bettie Desjardins, étudiante en première année au baccalauréat en journalisme.

« Je ne comprends pas à quoi ça sert et je trouve ça bête qu’on empêche les gens d’aller aux toilettes. On devrait pouvoir circuler et utiliser les services sans se poser de questions ou se munir de notre carte », avait commenté Alice Daignault-Pichette, étudiante en première année au baccalauréat en télévision.

Les toilettes avec lecteur représentent moins de 5 % de l’ensemble des toilettes uqamiennes. Néanmoins, celles qui sont concernées sont très fréquentées par la collectivité.

« C’est vraiment désagréable, parce qu’on n’a pas toujours notre carte étudiante avec nous. Peut-être que c’est plus pratique pour l’hygiène, mais c’est quand même absurde », avait affirmé Hermine Revel, étudiante en première année au baccalauréat en télévision.

Une disparité

Si les toilettes du premier étage du pavillon Judith-Jasmin dites réservées aux femmes ont été restreintes, cela n’a pas été  le cas des toilettes dites réservées aux hommes, quelques mètres plus loin. Cependant, certaines toilettes dites pour hommes étaient bloquées dans d’autres parties de l’UQAM.

« Tout le monde devrait avoir le droit d’aller aux toilettes, avait jugé Ingrid Cloutier-Robertson, étudiante en deuxième année au baccalauréat en stratégies de production culturelle et médiatique. Pourquoi les filles doivent aller dans un autre pavillon à la recherche de toilettes libres d’accès, tandis que les garçons ont un accès plus facile ? »

Faire les choses autrement

Par souci d’hygiène et de sécurité des toilettes uqamiennes, certains et certaines pensent que d’autres mesures bénéficieraient à la communauté étudiante.

« Il devrait y avoir plus de gardes de sécurité qui empêchent les personnes malveillantes d’entrer dans l’Université si c’est pour des raisons de sécurité, plutôt que de simplement bloquer l’accès aux toilettes quand on n’a pas la carte », conseille Ingrid Cloutier-Robertson.

Mention photo : Lucie Parmentier | Montréal Campus

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