Entre études et politique : la voix des jeunes aspirant(e)s politicien(ne)s

Parmi les candidats et les candidates qui tentent d’obtenir un siège à l’Assemblée nationale le 3 octobre prochain se trouvent de plus en plus de jeunes, et même des membres de la population étudiante. Jonglant avec les études et la politique, souhaitant faire entendre leurs convictions dans la sphère publique, les jeunes détiennent une voix qui n’est pas à sous-estimer lors de ces élections.

« Je suis jeune, mais les idées que je défends ne sont pas jeunes, elles n’ont pas d’âge », déclare Marianne Lafleur, étudiante au baccalauréat en journalisme à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et candidate dans Châteauguay pour le Parti québécois (PQ). L’étudiante a proposé sa candidature afin de promouvoir la présence des jeunes et des femmes en politique, après s’être impliquée auprès du Bloc québécois et du PQ .

Pour Evelyne Latreille, étudiante au baccalauréat en psychologie à l’UQAM et candidate dans Laporte pour le Parti conservateur du Québec (PCQ), c’est plutôt son expérience pandémique qui l’a incitée à se lancer en politique. Alors qu’elle est allée prêter main-forte dans les hôpitaux en tant que préposée aux bénéficiaires, elle raconte avoir été témoin de beaucoup d’incohérences.

« Il y a plein de choses qui auraient pu être faites qui n’ont pas été faites », affirme-t-elle. L’aspirante députée plaide que l’aide du privé pour les tests de dépistage pour la COVID-19 et la vaccination aurait dû être sollicitée beaucoup plus tôt, tout comme celle des étudiants et des étudiantes en soins infirmiers, qui auraient pu avoir l’option de se faire créditer un cours en échange de venir aider sur le terrain.

De son côté, Marie-Laurence Desgagné, diplômée du baccalauréat en droit à l’Université McGill et candidate dans Chambly pour le PQ, s’est lancée en politique pour promouvoir l’indépendance du Québec et pour protéger l’environnement. « À force de côtoyer les militants du PQ et les citoyens, j’ai senti que j’avais peut-être quelque chose à apporter à titre de candidate pour redonner confiance en la politique et en notre parti », explique celle qui occupe également le poste de présidente du Comité national des jeunes du Parti québécois.

Des enjeux à mettre de l’avant

Marianne et Marie-Laurence ont des convictions semblables. Les deux candidates militent pour l’indépendance du Québec et la protection du français. Elles se battent également pour l’environnement, la réconciliation avec les peuples autochtones, la justice sociale, ainsi que l’accès au logement et aux centres de la petite enfance.

Quant à Evelyne, elle souhaite plutôt mettre de l’avant les enjeux concernant la santé, les aîné(e)s, et l’éducation, particulièrement la liberté d’opinion à l’université. « On est à l’école et je pense que ça prend une diversité d’opinions, et ce n’est pas normal qu’il y ait des livres qu’on ne puisse plus lire, des mots qu’on ne puisse plus dire », dénonce-t-elle.

Concilier les études et la politique

Lorsqu’interrogée sur sa conciliation entre ses études et son engagement politique, Marie-Laurence répond qu’il faut de l’organisation et de la passion. « Je ne pense pas que si je détestais profondément ce que je faisais, je serais capable de le faire, car ça demande des soirs, des fins de semaine, des journées plus dures quand il y a des sondages moins évidents, des journées de pluie à faire du porte-à-porte », mentionne-t-elle.

Marianne est du même avis : « C’est difficile, mais quand tu le fais par passion, tu ne vois pas le temps passer. ». Selon elle, « il faut le faire pour les bonnes raisons, garder le focus sur ses objectifs et bien s’organiser ».

Evelyne souligne elle aussi que c’est possible d’y arriver avec un horaire serré : « C’est très demandant, il faut être bien organisé […], mais je pense que ça en vaut l’expérience. »

Intéresser les jeunes à la politique

D’après Evelyne, il est important d’inciter les nouveaux électeurs et nouvelles électrices à aller voter en plus de les encourager à lire les plateformes des partis.

Pour y arriver, Marie-Laurence conseille aux jeunes de s’intéresser à la façon dont la politique influence leur quotidien. « Souvent, on a l’impression que la politique c’est quelque chose de compliqué, d’isolé, d’inaccessible, mais la réalité, c’est que […] tout le monde a un lien avec la politique quelque part », souligne-t-elle.

Selon Marianne, cet intérêt passe par l’éducation, la sensibilisation, mais aussi par une représentation des jeunes en politique. Elle déclare que « pour contrer le cynisme chez [les membres de la communauté étudiante], il faut montrer des jeunes en politique pour que [ces derniers] voient qu’ils ont une place là-dedans, que c’est pour tout le monde ».

Mention photo : Lucie Parmentier | Montréal Campus

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