Maria : célébrer une trentaine chaotique

Si on la connaissait surtout pour son humour grinçant et provocateur, Mariana Mazza tire son épingle du jeu en incarnant le personnage principal du film Maria, présenté dans le cadre de la 40e édition des Rendez-vous Québec Cinéma. Les adeptes de l’humoriste la reconnaîtront dans ce personnage exubérant au langage cru. Attention, oreilles sensibles s’abstenir ! 

Maria, une jeune femme de 30 ans, est sans emploi. Elle tente tant bien que mal de décrocher un rôle d’actrice et multiplie les auditions, sans succès. Sa mère mourante souhaite que sa fille trouve la carrière de ses rêves. « Prends-toi en main pour que je puisse mourir en paix », souligne-t-elle, avec tendresse. Maria obtiendra un poste de suppléante dans une école secondaire, théâtre de moult rebondissements comiques pour la protagoniste.

C’est sur cette prémisse que commence ce long métrage paru en 2021, et réalisé par Alec Pronovost. Malgré quelques blagues prévisibles, le film parvient à faire sourire à plusieurs reprises. Voir Maria graviter dans une école secondaire, où elle devra enseigner les mathématiques à des adolescents et des adolescentes (elle qui n’a même pas réussi son cours de mathématique 416), amène son lot de moments cocasses. Maria perd souvent patience auprès des jeunes qui sont sur leur cellulaire en classe, et finit même par jeter le téléphone d’un élève par la fenêtre.

Des personnages secondaires comme piliers

Les personnages qui gravitent autour de Maria constituent l’essence de cette œuvre. Florence Longpré, qui incarne Raphaëlle, l’une des amies de Maria, est excellente dans son rôle de mère complètement dépassée par sa vie familiale. 

Korine Côté est également très comique dans le rôle de la directrice de l’école secondaire où Maria enseigne. La gestionnaire, qui vapote dans son bureau et s’exprime souvent en sacrant, explique à Maria que l’important est de faire mine de savoir ce qu’elle fait lorsqu’elle enseigne, afin de se faire respecter par les jeunes. Le côté désinvolte et irrévérencieux que Korine Côté amène au personnage surprend et crée des situations amusantes. 

La complicité entre Maria et sa mère Silvia, incarnée par Isabel Dos Santos, est l’un des plus grands tours de force du long métrage. En effet, la symbiose entre les deux femmes semble tout à fait naturelle. L’amour qu’elles ont l’une pour l’autre amène un côté attachant au personnage de Maria, dont la carapace est dure à percer. 

Une quête de sens universelle 

L’œuvre, malgré une trame narrative somme toute humoristique, parvient à nous émouvoir à quelques reprises. Durant l’année scolaire, Maria prend quelques enfants sous son aile. Elle convainc une jeune fille qui se trouve grosse d’aller se baigner dans la piscine au cours d’éducation physique, malgré les moqueries dont elle est victime. Elle défend également un élève qui se fait intimider par les plus vieux de l’école. 

Mariana Mazza est convaincante dans son rôle de jeune femme qui tente de comprendre la place qui lui revient dans le monde. Malgré quelques répliques qui sonnent parfois faux, Mariana Mazza réussit à insuffler une dose d’humanisme dans ce personnage fougueux et cru. L’humoriste et actrice n’en était pas à son premier rôle au cinéma, puisqu’on peut l’apercevoir dans Bon Cop Bad Cop 2 (2017) et De père en flic 2 (2017).  

Maria est un film simple et léger, qui réussit à nous soutirer quelques sourires et à nous émouvoir. Malgré certaines scènes prévisibles, l’œuvre parvient à nous faire décrocher, le temps d’une soirée. 

Mention photo TVA Films

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