La gratuité scolaire déplace encore les foules

Dix ans jour pour jour après la manifestation monstre du 22 mars 2012, environ 2 000 militants et militantes se sont rassemblé(e)s pour lutter en faveur de la gratuité scolaire au centre-ville de Montréal, mardi après-midi.

Après un rassemblement prévu à 13h à la Place du Canada, quelques discours ont été livrés par des représentants et des représentantes de plusieurs associations étudiantes. Puis, vers 13h45, la marche a débuté.

Les participants et les participantes ont défilé dans les rues du centre-ville de Montréal dans une ambiance rassembleuse, en scandant des slogans guidés par Luca Salas-Poirier, l’un des organisateurs de la manifestation, qui est également étudiant au baccalauréat en sciences politiques à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

Des phrases comme « Dix ans plus tard, encore plus fort! » et « So-so-so-solidarité! » ont été parmi les plus prisées par le meneur de la foule. « [La journée] prouve que les gens sont prêts à se mobiliser », a expliqué Luca.

L’apogée du rassemblement s’est produit lorsque la foule est passée en dessous du viaduc Berri. Un groupe de percussionnistes a alors instauré une ambiance de fête et de victoire.

Les étudiants et les étudiantes se sont ensuite posé(e)s à l’intersection des rues Saint-Denis et Sainte-Catherine, près de l’UQAM.

Plusieurs se sont dispersé(e)s, alors que des centaines d’autres se sont assis(e)s dans la rue pendant quelques minutes. Après s’être relevée, la foule restante s’est séparée autour de 16h.

La manifestation a été encadrée par un bon nombre de policiers. Aucun débordement n’a eu lieu, malgré certaines phrases scandées par les militants et les militantes durant l’évènement qui visaient le corps policier comme « Tout le monde déteste la police! ».

L’organisation du rassemblement est principalement l’œuvre de la communauté étudiante de l’UQAM, dont fait partie Félix-Antoine Downs. Le coordonnateur à la mobilisation étudiante de l’Association des étudiantes et des étudiants en droit (AED) de l’UQAM affirme qu’il « est de plus en plus important de montrer que tout le monde a un droit à l’éducation ».

Six des sept associations facultaires étudiantes de l’UQAM avaient voté en faveur de cette journée de grève au cours des dernières semaines : l’Association facultaire étudiante des sciences humaines (AFESH), l’Association étudiante du secteur des sciences (AESS), l’Association facultaire étudiante de langues et communication (AFELC), l’Association des étudiantes et étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation (ADEESE), l’Association facultaire étudiante des arts (AFÉA) et l’Association facultaire étudiante de science politique et droit (AFESPED).

Une impression de déjà-vu

De nombreuses pancartes affichaient des slogans tels que « La grève est étudiante, la lutte est populaire » et « Dix ans plus tard, même histoire », ce dernier faisant référence à la grève illimitée qui avait duré plusieurs semaines en 2012.

Les carrés rouges ont été arborés par plusieurs militants et militantes sur leurs chandails et leurs sacs. Des casseroles déguisées en tambour ont aussi ravivé des souvenirs du Printemps érable.

Plusieurs personnes tentent de recréer le mouvement étudiant de 2012. C’est notamment le cas de Juliette Godbout, une étudiante en sociologie de l’Université Laval, à Québec.

Descendue de la capitale provinciale pour l’évènement, Juliette croit que la manifestation « était l’occasion rêvée pour discuter entre étudiants, se mobiliser et affiner [les] arguments » en faveur de la gratuité scolaire. Elle soutient également que la journée annonce « une renaissance » du mouvement étudiant de 2012.

De nombreuses demandes

En ce jour du dépôt du budget du gouvernement du Québec, la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, a annoncé une heure après la fin de la manifestation que les frais de scolarité augmenteront seulement de 2,64 % pour le prochain trimestre à l’automne 2022, à la place de 8,2 %. Les étudiants et les étudiantes paient actuellement 875 dollars de plus qu’il y a dix ans pour une année d’études universitaires.

Si le rassemblement réclamait avant tout la gratuité scolaire, les étudiants et les étudiantes ont aussi demandé la salarisation des stages pour toutes et tous, ainsi qu’une plus forte lutte gouvernementale contre les changements climatiques. D’autres manifestations pour ces revendications sont d’ailleurs prévues au cours des prochains jours. 

« C’est un tout », estime David, étudiant en sciences politiques à l’UQAM, qui a préféré taire son nom de famille. Ce dernier pense que ces revendications vont de paires « [si on veut] s’assurer que tous les étudiants et toutes les étudiantes aient les mêmes chances d’arriver où [ils et elles] veulent arriver ».

Mention photo Anaïs Desjardins | Montréal Campus

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