La Passerelle 840 au coeur de l’exploration du mouvement

« Empowerment, découverte et construction identitaire à travers une œuvre », voilà les mots de la directrice des programmes de premier cycle en danse de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Hélène Duval, pour décrire Passerelle 840. Ce festival organisé par des étudiant(e)s se veut un lieu d’exploration du mouvement tout en apprenant les rudiments des métiers qui entourent la production d’un spectacle.

La Passerelle 840 a lieu deux fois par an, dans un local de danse au 840 rue Cherrier, à Montréal. Le festival permet à plusieurs étudiant(e)s de présenter leur chorégraphie et de se perfectionner, afin de faire le grand saut dans le milieu professionnel de la danse.

Kali Trudel, ancienne étudiante du baccalauréat en danse de l’UQAM, en fait partie. « J’ai envoyé ma demande pour participer à l’audition de Danses Buissonnières, qui est le tremplin de la relève, puis j’ai été retenue. Comme j’avais déjà présenté ma pièce à Passerelle 840, c’était une [pièce que je maitrisais bien] donc je pense que ça a joué en ma faveur », raconte-t-elle.

Le processus entourant ce festival vise à simuler les tâches d’un(e) chorégraphe professionnel(le). La soumission et la publication du projet, ainsi que la direction d’équipe, en sont des exemples. Puisque Passerelle 840 reste dans un cadre universitaire, l’erreur est permise : l’expérience est donc très formatrice pour un(e) étudiant(e). « Nous regardons plus la forme du dossier de soumission que le contenu. En fait, c’est plus la démarche artistique que nous analysons », précise l’assistante de la coordonnatrice générale et étudiante au baccalauréat en danse, Sarah Germain.

Briser sa timidité

Les étudiant(e)s ont la chance de travailler sur leur propre projet chorégraphique, avec l’aide d’un conseiller ou d’une conseillère artistique. Ils et elles peuvent ainsi pousser plus loin l’exploration du mouvement pour trouver leur voie. L’étudiante au baccalauréat en danse Noah Bride a participé à Passerelle 840 à l’automne 2021. Elle considère que cette collaboration lui a permis de grandir.

« À travers ma création, je souhaitais explorer les différents états de corps et les sensations internes. Caroline Laurin-Beaucage [qui est professeure de danse] m’a aidée à pousser ces explorations plus loin dans mon corps, non seulement au cours de ma création, mais aussi durant tout mon parcours académique », partage Noah Bride.

De plus, ayant l’opportunité de proposer un projet filmé, les étudiant(e)s peuvent décider de mettre l’accent sur certaines parties du mouvement. Tous les plans de caméra ont été réfléchis, et cela apporte un autre regard sur l’œuvre.

Mener un projet à terme

Passerelle  840 a vu le jour en 1998, à la suite d’une réflexion bienveillante de l’ancienne directrice du programme de danse de premier cycle, Marie Beaulieu. À l’époque, elle souhaitait donner aux étudiant(e)s un endroit où laisser cours à leur créativité, sans qu’ils et elles n’aient la pression d’obtenir de bons résultats scolaires. « Quand on devient chorégraphe, on veut progressivement trouver sa signature chorégraphique et elle va passer par la façon dont ils organisent le mouvement », souligne la fondatrice du festival. Elle reconnaît que, lorsque la performance n’est pas notée, les étudiant(e)s peuvent explorer encore plus loin pour trouver leur unicité.

Le festival n’a pas toujours eu autant d’envergure. À ses débuts, il ne devait pas faire d’ombre à Tangente et à l’Agora de la danse, les deux diffuseurs qui étaient situés dans l’Université. Depuis que les deux salles de spectacle ne sont plus affiliées à l’UQAM, les projets scolaires ont de la place pour rayonner.

Passerelle 840 a su tirer son épingle du jeu avec la pandémie, en offrant une visibilité encore plus grande avec le volet diffusion Web. « Ça transgresse les frontières, il y a des gens ici qui viennent de France. Leur famille a pu voir leur travail », s’exclame Mme Duval.

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