À la veille d’une entente entre le SÉTUE et l’UQAM

Après plus d’un an, la nouvelle convention collective du Syndicat des étudiant(e)s employé(e)s de l’UQAM (SÉTUE) pourrait voir le jour dans un avenir proche. Cependant, les négociations bloquent encore sur certains points, comme le salaire.

« Malgré l’inflation, le salaire est demeuré le même depuis plus de trois ans, ce qui fait que nos membres s’appauvrissent », déplore le responsable aux finances du SÉTUE, Carl Robichaud.

La convention collective du SÉTUE étant échue depuis le 30 décembre 2019, le salaire des 2000 employé(e)s étudiant(e)s à l’UQAM qu’elle représente n’a pas été augmenté depuis avril 2018.

Selon Carl Robichaud, la majeure partie du contenu de la nouvelle convention collective serait déjà entendue. « Tout ce qui est normatif, c’est-à-dire les enjeux non salariaux, est déjà réglé », explique-t-il.

Un retard qui s’explique

Bien que les négociations vont de bon train, Carl Robichaud relève que l’UQAM n’a pas toujours fait preuve de proactivité. « On a trouvé ça un peu désolant de donner nos offres à notre employeur en mai, et que cinq mois plus tard, il n’avait rien à nous retourner parce qu’il n’avait pas eu le temps de [les] regarder », mentionne-t-il.

M. Robichaud constate aussi que les membres de son syndicat ne font pas toujours partie des priorités de l’UQAM, « comme si l’Université se disait que ce sont juste des étudiant(e)s employé(e)s. On trouve ça dommage qu’elle ne nous considère pas [à notre juste valeur] ».

Il n’en demeure pas moins que les négociations ont dû être repoussées en mai 2020 en raison de la pandémie, malgré le fait que la convention collective était déjà échue. Depuis la rentrée de cet automne, l’UQAM semble vouloir arriver à une entente avec le SÉTUE. « Lors de la séance [de négociations] du 4 octobre dernier, le SÉTUE a déposé une offre syndicale globale, à laquelle l’Université a répondu le 25 octobre », explique la directrice des relations de presse de l’UQAM, Jenny Desrochers.

Davantage de négociations sont cependant à prévoir, puisque le SÉTUE n’est pas satisfait de cette offre. « Il n’y a aucune mesure sur la santé mentale et l’offre salariale est sous l’inflation, donc on s’appauvrit », souligne M. Robichaud.

Une assemblée générale aura lieu le 25 novembre prochain, où la possibilité d’entrer en grève sera votée. « Si l’UQAM satisfait aux demandes des étudiant(e)s employé(e)s, on pourrait peut-être parvenir à un accord au début de 2022 », déclare-t-il avec confiance.

Difficultés de mobilisation

L’une des particularités du SÉTUE est que ses membres sont forcément aux études et que la plupart travaillent à temps partiel. « Comparativement à des employé(e)s dans une usine, par exemple, nos membres sont moins préoccupés par leur travail et leur condition de syndiqués », remarque Carl Robichaud. L’implication syndicale vient donc après les études.

L’étudiante de troisième année en télévision et employée au laboratoire informatique de communication, Nour Haddaoui, admet qu’elle ignorait les négociations pour la nouvelle convention collective avant que le Montréal Campus ne la contacte. « Je ne sais pas qui est mon syndicat et qui est mon ou ma représentant(e). Je ne reçois jamais de courriels de leur part », affirme l’étudiante. D’après elle, cette méconnaissance du syndicat est généralisée auprès de ses collègues du laboratoire informatique.

Nour Haddaoui déplore également le manque d’information à propos des personnes-ressources pour les étudiant(e)s employé(e)s advenant un problème. « S’il m’arrivait quelque chose dans mon milieu de travail, je n’aurais personne à qui le dire », se désole-t-elle.

L’étudiante ne se sent pas mobilisée par les négociations du SÉTUE. Elle n’a donc aucune envie que le syndicat entre en grève, et encore moins qu’elle dure une centaine de jours comme en 2016. Le SÉTUE tiendra une assemblée générale de grève le 25 novembre prochain.

Mention photo Édouard Desroches | Montréal Campus

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