Feu vert pour un campus à Saint-Constant

L’ajout du campus de la Montérégie-Ouest de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) au Centre d’études de Saint-Constant, annoncé le 27 janvier dernier en conférence de presse, a fait plusieurs heureux et heureuses. Après l’obtention de l’autorisation officielle du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur à dispenser des cours universitaires dans cet établissement, la Ville de Saint-Constant prévoit sans tarder un projet d’agrandissement du lieu scolaire.

Un grand nombre d’étudiant(e)s et de résident(e)s de la région ont reçu avec joie l’annonce de la mise en place d’un campus en banlieue de Montréal. La possibilité d’éviter le transport en commun ou les frais de stationnement en ville, ainsi que la conciliation étude-famille qu’offre cet emplacement sont des aspects qui les intéressent particulièrement. 

Étudiante au certificat en administration de services à l’UQAM, Priscilla Cardoso suit ses cours à distance par l’entremise d’une entente interuniversitaire avec la TÉLUQ, depuis qu’elle a emménagé à Saint-Constant, en 2019. « Je faisais des cours [le] soir, car je travaille à temps plein. J’ai dû faire quelques examens à Montréal et l’offre de transport public est très pénible », exprime-t-elle. La jeune femme souligne qu’elle optera pour ce nouveau campus, dans le cas d’un retour à l’enseignement en présentiel.

L’ajout d’un campus en région permettra également à certains parents de faire un retour aux études. Au Centre de formation Compétence Rive-Sud, à La Prairie, l’enseignante Lydia Perron affirme qu’elle mettra de l’avant la possibilité pour ses élèves de poursuivre leur formation dans leur domaine, sans toutefois s’éloigner de la ville où ils et elles résident. Selon elle, la contrainte du déplacement en freinait plusieurs, particulièrement ceux et celles qui ont des enfants.

Pour le directeur général du Collège de Valleyfield, Marc Remillard, ce nouveau partenariat avec l’UQAM représente une opportunité pour les étudiants et les étudiantes de poursuivre leurs études après leur passage au cégep. « [Entre 50 et 80%] de nos étudiants n’arrêtent pas leur parcours académique après le DEC technique et poursuivent à l’université », mentionne-t-il. Le directeur se voit donc ravi d’offrir aux élèves du Collège les moyens de poursuivre leurs études « dans les mêmes locaux, à deux pas de la maison. »

Cet enthousiasme est partagé par la présidente du Syndicat des enseignantes et enseignants du Collège de Valleyfield (SEECoV), Chantal Malouin. Celle-ci explique que l’avantage pour les gens qui fréquentent le Centre d’études sera, entre autres, l’option de faire créditer des cours du niveau collégial en passant par des passerelles entre le cégep et les programmes universitaires du même domaine. Elle ajoute que la venue d’un campus en Montérégie est également une bonne nouvelle d’un point de vue écologique. « Je pense que plus les gens peuvent étudier près de chez eux, moins ils vont prendre leur voiture, mieux c’est pour l’environnement »,  soutient-elle.

Des plans d’agrandissement en vue

Depuis l’annonce officielle de l’arrivée du nouveau campus, la ville de Saint-Constant poursuit le développement du projet avec des plans d’expansion. Pour l’instant, l’UQAM et le Centre d’études de Saint-Constant se partageront les locaux. Le maire de Saint-Constant, Jean-Claude Boyer, indique que la communication avec un architecte est entamée, afin de connaître la faisabilité et les coûts d’un agrandissement de l’établissement. Le projet devrait être lancé dans les prochains mois. « Ce qu’on aimerait, c’est ajouter des étages où [se situe le Centre d’études] présentement et [créer] une section pour l’université, puis une pour le cégep », rapporte le maire. Il poursuit en disant que la manière dont les deux organisations scolaires utiliseront ces étages supplémentaires reste à déterminer, en fonction de leurs besoins respectifs.

Étudiante au Centre d’études de Saint-Constant en éducation spécialisée, Chloé Arsenault mentionne d’ailleurs être surprise de l’ajout du campus de l’UQAM puisque l’emplacement est petit. « Je ne sais pas comment ils vont faire pour accueillir plus d’étudiants [surtout si] on retourne en présentiel », se questionne-t-elle. 

Selon le directeur général du Collège de Valleyfield, ce sont aujourd’hui plus de 200 élèves qui fréquentent le Centre d’études de Saint-Constant et une centaine d’inscriptions additionnelles sont prévues pour l’an prochain. Il précise cependant qu’aucun programme n’est ajouté pour l’instant, pour respecter l’entente avec le ministère visant à s’assurer que les classes se remplissent avant d’en déployer davantage.

La présidente du SEECoV, Chantal Malouin, explique que le gouvernement du Québec adopte généralement une approche axée sur la prudence quand vient le temps de financer des établissements scolaires.  Cela implique, devant une incertitude face au succès d’un projet, qu’une partie des fonds pourrait être retenue. Or, ce manque de financement aurait engendré certaines difficultés lors de l’inauguration initiale du Centre d’études collégiales de Saint-Constant, qui a connu un succès important dès sa première année, avec 120 inscriptions. Selon Chantal Malouin, ces fonds sont nécessaires, sans quoi ce sont le corps enseignant, ainsi que les élèves qui écopent des conséquences, en perdant des services essentiels. 

Pour ce qui est de l’ajout du campus de l’UQAM, la situation semble plus optimiste. La présidente du syndicat explique qu’elle ne croit pas « que les problématiques qui ont été vécues [dans le passé] puissent être propres à se répéter dans la situation [du partenariat avec] l’UQAM, parce que les fonds ont été débloqués. » Le maire de Saint-Constant affirme également que le financement s’obtiendra plus facilement, après la réussite qu’a été le Centre d’études collégiales.

Mention photo : Laurence Doin | Montréal Campus

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