2020 : une année de luttes sociales et politiques

Des feux de forêt ravageurs en Australie, des explosions meurtrières à Beyrouth, une tentative échouée de destitution du président américain, un krach financier mondial et une pandémie de COVID-19 : l’année 2020 passera malheureusement à l’histoire. Mais il ne reste à peine qu’un mois. Dans quelques semaines, nous aurons collectivement traversé dans ses hauts, mais surtout ses bas, 2020. 

Durant les derniers mois, toute la noirceur, les nombreux événements malheureux et les mauvaises nouvelles ne faisaient que s’accumuler devant nos regards ébahis. Malgré tout, des mobilisations politiques et sociales ont égayé l’année difficile que nous venons de vivre. Retour sur ces événements prouvant que l’année 2020 nous aura fait vivre autre chose qu’un ennui profond, deux confinements et une fatigue oculaire après avoir suivi trop de cours en ligne.

Le président des États-Unis Donald Trump a perdu les élections aux mains du démocrate Joe Biden, le 7 novembre dernier. Comme l’ont noté plusieurs mèmes à ce sujet sur les réseaux sociaux, les Américains et les Américaines ont dit « Bye then » (Biden) à leur ex-président à la teinte de peau et aux propos douteux. Des centaines d’Américains et d’Américaines masqué(e)s se sont réuni(e)s spontanément à New York et à Washington dans les minutes suivant l’annonce pour festoyer et danser sur Celebration de Kool & The Gang. L’élection de Joe Biden et de sa colistière Kamala Harris, la première femme à devenir vice-présidente, la première femme noire, qui plus est, est historique. La victoire démocrate marque un renouveau pour les droits et libertés des communautés marginalisées, notamment pour l’émancipation de membres de la communauté LGBTQIA+. 

La mort tragique de George Floyd, décédé asphyxié sous le genou d’un policier de Minneapolis en mai dernier, a été une véritable onde de choc. Elle a mis le monde entier à l’envers. Tellement, que le meurtre de cet afro-américain a amené des centaines de milliers de personnes à sortir dans les rues pour crier haut et fort « Black Lives Matter ». Ce mouvement sociétal* a mis en lumière le profilage racial de nombreux corps de police en Amérique du Nord et en Europe en plus de donner une voix aux personnes noires afin de dénoncer le « petit racisme ordinaire » qu’elles vivent au quotidien et qui blesse toujours davantage. Le mouvement BlackLivesMatter a été et continue d’être tellement majeur à l’international que le magazine Times l’a déclaré « l’un des mouvements les plus influents du 21e siècle ». 

Un autre triste décès, celui de Joyce Echaquan, une mère atikamekw, a réveillé la nation québécoise sur le racisme systémique que vivent les membres de communautés autochtones. Joyce est décédée à l’hôpital de Joliette sous les propos racistes et dégradants d’une infirmière au mois de septembre dernier. Ce décès bouleversant a occasionné une grande mobilisation pour dénoncer la discrimination institutionnelle et ouvrir les yeux de ceux et celles qui étaient, jusque-là, indifférents et indifférentes à cette choquante réalité. 

Avec les cas de COVID-19 toujours en hausse dans des dizaines de pays à travers le monde, nous ne sommes malheureusement pas au bout de nos peines. Le confinement sera maintenu pour quelques semaines au moins, les catastrophes climatiques n’iront pas en s’améliorant et les inégalités existeront toujours. Néanmoins, est-ce que nous pouvons, collectivement, essayer de nous délaisser de ce marasme qui nous pèse depuis le mois de mars ? 

J’espère que, dans les prochains mois, nous demeurerons casaniers et casanières et que nous continuerons à nous protéger, tant du virus que de la petite dépression qui nous habite tous et toutes à divers degrés. J’espère que nous nous concentrerons sur les événements qui nous font avancer socialement, qui nous rendent plus ouverts, ouvertes, plus tolérants et tolérantes. Qui nous rendent plus beaux et belles. 

Cet article est paru dans l’édition papier du 1er décembre 2020.

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