Sur les traces des études doctorales de l’UQAM

Diplômée en 1982, Francine Lavoie est la première titulaire d’un doctorat remis par l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Depuis, quelque 3712 étudiants et étudiantes ont obtenu leur doctorat dans les différents programmes de l’université.

Quand elle a choisi de faire ses études doctorales en psychologie à l’UQAM, Francine Lavoie ne savait pas qu’elle deviendrait la toute première titulaire d’un doctorat remis par l’université. « Je n’aurais pas voulu porter ce fardeau de toute façon », confie en riant celle qui est aujourd’hui professeure émérite de l’École de psychologie à l’Université Laval.

Pour la remise officielle de ce premier diplôme doctoral, une réception est organisée. L’événement revêt une telle importance que la ministre responsable de la Condition féminine de l’époque, Pauline Marois, y est invitée. Or, aux yeux de Francine Lavoie, son mérite n’était pas d’être une femme, mais d’avoir complété son doctorat.

Que la première personne à obtenir un diplôme d’études doctorales à l’UQAM soit une femme n’était pourtant pas banal. « Ce premier doctorat, faisant de Francine Lavoie la première docteure de l’UQAM, témoigne de l’ouverture de cette université », avait d’ailleurs déclaré à la Commission des études le vice-recteur à l’enseignement et à la recherche de l’époque, Claude Corbo.

Même si cela n’a pas toujours été le cas, le pourcentage actuel de femmes étudiant doctorat rend l’administration fière. « On parle d’environ 60 % de femmes », précise le directeur adjoint du Service de soutien académique de l’UQAM, Sébastien Drolet.

Les doctorats uqamiens en chiffres

Le nombre d’inscriptions aux doctorats est en constante augmentation depuis plusieurs années. À l’automne 2014, l’université comptait 1638 inscrits et inscrites. Ce chiffre s’élève désormais à 1806 à l’automne 2020. « Si nos docteurs [et docteures] vont si bien, c’est d’abord et avant tout grâce au corps professoral », constate M. Drolet, qui a lui-même complété un doctorat en histoire à l’UQAM.

L’université offre une trentaine de programmes de 3e cycle, dont certains qui lui octroient un titre de pionnière. Aux yeux de Sébastien Drolet, il est dans la nature de l’université « d’innover dans certains créneaux qui sont parfois délaissés, mais non moins importants pour la société ». Il pense entre autres aux différents programmes de sexologie. Après avoir été la première université au Québec à offrir un baccalauréat dans le domaine dès 1969 puis une maîtrise en 1980, l’UQAM a créé, en 2012, le premier doctorat en sexologie en Amérique du Nord.

Le programme de psychologie est celui qui compile le plus d’inscriptions chaque année. « En psychologie, l’UQAM est l’université qui offre le plus de sections différentes. Il y a neuf sections, alors que certaines autres universités peuvent en offrir trois ou quatre. La psychologie communautaire, par exemple, s’offre exclusivement à l’UQAM », explique l’étudiante au doctorat en psychologie Daphné Blain, qui a pour sa part choisi de s’orienter vers la psychologie du développement.

D’hier à aujourd’hui

Ayant complété son baccalauréat et sa maîtrise à l’Université de Montréal, Francine Lavoie a choisi de réaliser son doctorat à l’UQAM. Elle se souvient faire partie de la deuxième ou troisième cohorte d’étudiants.

Mais quand elle raconte son arrivée, elle utilise le mot «chaotique». À l’époque, peu de ressources étaient consacrées aux études doctorales. Dans son espace de travail se trouvaient cinq chaises, sans plus. « On prélevait en cachette du matériel dans les salles de classe pour meubler notre espace de travail », raconte Mme Lavoie.

Aujourd’hui, beaucoup plus de ressources sont consacrées aux études de 3e cycle. Le Programme de bourses de soutien universel au doctorat  est d’ailleurs un engagement institutionnel propre à l’université. « Tous les étudiants qui ne sont pas boursiers des organismes subventionnaires à l’UQAM et qui décident de commencer un doctorat ont accès à 13 000 $ sur 3 ans », remarque fièrement M. Drolet.

Afin d’améliorer l’offre, des évaluations de grade sont obligatoires aux dix ans. La candidate au doctorat Daphné Blain fait remarquer qu’une récente réforme des programmes a eu un impact concret.  « L’autoévaluation avait permis de constater qu’après cinq ans, certains candidats au doctorat n’avaient toujours pas leur diplôme », évoque-t-elle. Des mesures ont ensuite été mises en place, de sorte qu’aujourd’hui, le taux d’abandon au programme de psychologie est pratiquement nul.

Mention photo : Archives UQAM, fonds d’archives du service des communications.

Cet article est d’abord paru dans la version papier du Montréal Campus du 1er décembre 2020.

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