COVID-19: le personnel enseignant en mode solution

Alors que la poursuite des cours à distance pour le reste de la session fait couler de l’encre, certains enseignants et enseignantes font preuve d’engagement et réinventent leur façon de transmettre des connaissances. 

Même si la transition aux cours en ligne s’est (à peu près) bien passée, la charge de travail est immense pour le corps professoral. « J’ai vraiment travaillé comme une dingue pour préparer tout ça », explique Julie Rinfret, professeure associée au Département de linguistique qui offre maintenant ses cours sur l’application de communication Teams. « Pour moi, la qualité de l’enseignement, c’est quelque chose de non négociable », ajoute-t-elle. 

Pour sa part, le chargé de cours au département de marketing Thomas Leblond raconte avoir suivi deux formations en ligne : l’une pour la création de capsules vidéo et l’autre sur l’utilisation du logiciel de vidéoconférence Zoom. Ces formations, offertes par l’UQAM, ont été suivies par de nombreux enseignants et enseignantes. « On a essayé de faire des capsules courtes et les plus intéressantes possible », souligne-t-il. En plus des capsules qu’il concocte pour son cours, M. Leblond consacre du temps en ligne pour répondre aux questions de ses étudiants et de ses étudiantes en direct. 

Comme la crise de la COVID-19 concorde avec la fin de la session, certains enseignants et enseignantes ont dû repenser leur méthode d’évaluation. « On a travaillé très fort à bâtir une base de données avec des questions pertinentes reliées à chacune des séances du cours », raconte Pierre Gratton, qui enseigne un cours d’introduction aux technologies d’affaires et qui a participé à l’adaptation des examens afin d’en garantir la faisabilité sur la plateforme d’apprentissage en ligne Moodle. 

La communauté étudiante au coeur de l’engagement

La professeure à l’École des arts visuels et médiatiques Julie Trudel explique que les étudiants et les étudiantes ont un rôle à jouer dans l’engagement du corps enseignant. « Mes étudiants me donnent de l’énergie par leur volonté d’apprendre et leur motivation : ils s’engagent dans leurs projets et ils sont super dynamiques, témoigne-t-elle. Plus ils y mettent de l’énergie, plus ça donne de la force au professeur de s’adapter dans des situations comme celle-là ».

M. Gratton affirme avoir été agréablement surpris par la persévérance de ses étudiants et de ses étudiantes. En effet, alors qu’il croyait que plusieurs allaient abandonner le cours suite aux différents événements, sa prévision s’est révélée fausse. « Ça demande un effort supplémentaire pour les deux parties et je pense que la réponse a été très positive », songe-t-il. 

Remplacer le présentiel

L’étudiante au baccalauréat en administration Sabrina Taoingan espère que la direction de l’UQAM profite de ces circonstances pour développer plus de cours à distance. « À l’École des sciences de la gestion, bizarrement, je trouve qu’il n’y a pas beaucoup de cours en ligne d’offerts », pense-t-elle. Mme Taoingan croit en effet qu’il s’agit d’une formule d’enseignement avantageuse, surtout pour les individus qui n’habitent pas à Montréal.

Les cours à distance rencontrent toutefois certaines limites. « Au niveau du dialogue, c’est hyper difficile », raconte Mme Rinfret qui privilégie particulièrement la participation de ses étudiants et de ses étudiantes en classe. Elle explique que les cours en ligne encouragent moins l’interaction ou la discussion de groupe. « C’est des solutions qui sont très imparfaites », ajoute-t-elle.

L’étudiante en 3e année d’art visuel et médiatique Gabrielle Montreuil croit qu’il est dommage de conclure des cours artistiques très axés sur la pratique sans pouvoir réaliser les projets prévus. « Les professeurs s’adaptent bien, mais ça n’a pas la même portée d’apprentissage », explique-t-elle.  À titre d’exemple, elle raconte que plutôt que de réaliser une oeuvre nécessitant des déplacements et du matériel, les apprenants devront remettre un dossier contenant des croquis et des descriptions de leur projet. 

Somme toute, le travail acharné des enseignants et des enseignantes en ces circonstances exceptionnelles ne sera pas perdu. « Je trouve que c’est un atout que j’ai maintenant acquis », dit Julie Rinfret au sujet des plateformes numériques qu’elle a appris à utiliser. « Mais, pour moi, ça serait une tragédie que ce type d’enseignement là remplace l’enseignement en présence », soutient-elle.

Photo Florian Cruzille | Montréal Campus

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