These Rooms of Earth and Stones : une représentation troublante de la situation environnementale

La Galerie de l’UQAM présente, jusqu’au 21 mars prochain, These Rooms of Earth and Stones, une exposition conçue par les artistes Michel Boulanger et Katja Davar, qui met de l’avant la mauvaise influence de l’humain sur son environnement en 2020. 

« [Katja et moi] avons essayé de montrer un rapport que les humains ont avec la terre aujourd’hui », explique le québécois Michel Boulanger en entrevue avec le Montréal Campus. Afin de démontrer ce lien, le créateur et la créatrice de These Rooms of Earth and Stones, avec l’aide de la commissaire allemande Simone Scholten, ont utilisé une multitude de formes artistiques comme des dessins semi-figuratifs, des animations en 3D ou des dessins sculpturaux. Cette variété d’œuvres d’arts créent un mariage intéressant entre les 15 oeuvres de l’exposition qui réussissent à illustrer le contexte effroyable dans lequel la planète se trouve à l’heure actuelle. La présence unique et récurrente du noir et du blanc dans les réalisations peut être perçue comme une métaphore pertinente de la situation environnementale. 

Des animations 3D préoccupantes

Bien que chacune des oeuvres de l’exposition soit impressionnante grâce à sa taille et la solidité du message véhiculé, certaines d’entre elles ressortent du lot. C’est le cas des deux vidéos d’animations en 3D, Girations 1 Rouler et Tugs on a Thread, confectionnées respectivement par Michel Boulanger et Katja Davar.

La première, de M. Boulanger, présente en boucle les mouvements agités des énormes roues d’un tracteur agricole qui essaie de s’échapper d’une marée de vase grise, sans succès. Cette vidéo donne l’impression de voir le combat de David contre Goliath, mais c’est Goliath, dans ce cas la nature, qui finit par s’imposer cette fois-ci. « C’est une métaphore de l’environnement qui prend sa revanche sur l’humain en raison du mauvais traitement des sols », affirme l’ancien étudiant au baccalauréat et à la maîtrise en arts plastiques à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) qui enseigne désormais à l’École des arts visuels et médiatiques de l’Université. 

De son côté, Katja Davar a utilisé le dessin, l’impression et l’animation pour monter la vidéo Tugs on a Thread, une image en mouvement montrant un ballet d’ailes battant nonchalamment pour s’envoler vers le ciel. « Je voulais faire en sorte que le dessin de base soit en mesure de prendre une certaine forme de vie », mentionne l’artiste née à Londres en 1968, et enseignant le dessin expérimental à la University of Applied Sciences à Mayence en Allemagne. Malgré que cette animation véhicule un message plus abstrait, cela n’empêche pas d’admirer la beauté du travail de Mme Davar, qui se spécialise dans le domaine du dessin en mouvement depuis le début de sa carrière en 1992.

Une rencontre marquante 

La première rencontre entre le créateur et la créatrice a eu lieu dans le cadre de l’exposition Marqueurs de subduction, montée en 2011 à Montréal par le défunt laboratoire de recherche-création sur le dessin et l’image en mouvement dans les pratiques artistiques contemporaines Grupmuv (2008-2017). L’idée derrière ce projet était d’inviter des artistes d’ailleurs à montrer des oeuvres créées sous la forme du dessin en mouvement. Les artistes visuelles Andrée-Anne Dupuis Bourret et Florian Wüst ainsi que le groupe d’arts visuels Ælab, composés de Stéphane Claude et de Gisèle Trudel, étaient présent(e)s, mais c’est le travail de Katja Davar qui a marqué l’esprit de M. Boulanger.

Le coup de foudre artistique entre les deux a eu lieu rapidement. Constatant leurs points en commun dans le domaine de l’art, le concepteur et la conceptrice ont été en mesure de réaliser leur rêve : mettre sur pied un vernissage en duo à Montréal. Ainsi, la complicité entre les deux artistes est tangible dans leurs différentes oeuvres, notamment grâce à la similitude du style de dessins.

En entretien avec le Montréal Campus, Michel Boulanger et Katja Davar expliquent n’avoir aucun problème à ce que les visiteurs et les visiteuses fasse leur propre interprétation du message véhiculé par leurs représentations. M. Boulanger croit d’ailleurs en l’importance des oeuvres à discours ouvert pour empêcher l’auditoire d’être trop pris par la main.

L’exposition These Rooms of Earth and Stones, présentée à la Galerie de l’UQAM jusqu’au 21 mars prochain, communique à merveille les dangers des gestes humains sur notre environnement, mais laisse place à une amélioration éventuelle de la relation entre l’individu et notre planète.

Photo | Florian Cruzille MONTRÉAL CAMPUS

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