Jeu de puissance contre les violences dans le monde du sport

Le mouvement #MeToo, né en 2017 à la suite de la dénonciation de comportements inappropriés d’Harvey Weinstein, a finalement percé le milieu conservateur du sport qui avait été peu touché par la vague. En novembre dernier, plusieurs joueurs de hockey professionnels ont révélé avoir été témoins d’actions racistes, violentes et inappropriées de la part de leurs entraîneurs.

Après que l’ancien entraîneur des Flames de Calgary, Bill Peters, a été forcé de démissionner pour ses commentaires et actions racistes, que les comportements douteux de l’ex-dirigeant des Maple Leafs de Toronto, Mike Babcock, furent dévoilés au grand jour, et que plusieurs autres instructeurs de la Ligue nationale de hockey (LNH) furent pointés du doigt, les entraîneurs et entraîneuses de tous les sports confondus sont maintenant scruté(e)s de plus près.

Selon l’ancien gardien de l’Impact de Montréal et actuel entraîneur-chef des équipes de soccer féminine et masculine de l’Université Concordia, Greg Sutton, « il faut faire très attention lorsqu’on parle d’un seul athlète, surtout devant l’équipe […], car si l’individu a plus de difficulté [sur le terrain] ce n’est pas que de sa faute, mais aussi celle du groupe. »

Prévenir au lieu de guérir

Depuis l’automne 2018, l’ensemble des actifs des Citadins, soit les athlètes, les entraîneurs et entraîneuses, les thérapeutes et le personnel de soutien, a suivi une formation portant sur les violences physiques et les abus sexuels et émotionnels. 

« Un des membres de l’équipe s’était confié à moi par rapport à une situation personnelle et je ne savais pas trop quoi faire, avoue M. Bourret. Les Citadins m’ont vraiment aidé et ont dirigé l’athlète vers les ressources pertinentes. » 

Cette formation a été reconduite l’automne dernier et le sera pour les années à venir, puisque les Citadins renouvellent annuellement environ le tiers de ses 160 athlètes. 

Rappelons que, lors de ces formations, la communauté étudiante pas jumelée avec les professionnels et professionnelles s’occupant des Citadins et que les athlètes masculins ne sont pas groupés avec les athlètes féminines.  

Une technique pour chacun 

Pour François Bourret, il n’y a pas qu’une technique pour stimuler les sportifs et les sportives. Communiquer avec ses athlètes quotidiennement l’aide à avoir une meilleure compréhension de ses étudiants et étudiantes. Cela lui permet d’adapter sa façon de les motiver en y allant plus directement ou encore délicatement. 

L’ancien cerbère de l’équipe canadienne, Greg Sutton, garde en tête ses 13 années en tant que joueur professionnel pour diriger ses équipes. « Je savais que lorsque j’étais traité avec respect, je pouvais donner le meilleur de moi-même à l’équipe et à mon entraîneur […] et c’est comme ça que je dirige mes formations. » 

Au niveau universitaire, il est important pour le dirigeant de se rappeler que ce sont d’abord des étudiants et des étudiantes. « Tu peux t’attendre à beaucoup plus de la part des athlètes professionnels [pour leur conduite hors-terrain], car ils sont payés, affirme M. Sutton. On s’attend aussi à des comportements de haut standards de la part de nos joueurs, mais on ne peut pas les pousser aussi loin. »

De son côté, François Bourret croit que l’une des difficultés d’un entraîneur est de mener tous ses joueurs et ses joueuses « à un objectif commun: celui de gagner », et ce, sans trop pousser la note.

Photo | Florian Cruzille MONTRÉAL CAMPUS

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