Le directeur des budgets de l’UQAM, Mario Tremblay, a épluché les détails de sa révision budgétaire pour l’année en cours lors d’une rencontre tendue entre l’administration et une vingtaine d’employé(e)s de la Faculté de communication, réunis le jeudi 30 janvier dans la salle des Boiseries du pavillon Judith-Jasmin.
Le corps professoral, les responsables de programmes et les employé(e)s de soutien sont alarmé(e)s par les chiffres annoncés : la faculté est contrainte de réduire ses dépenses de 5% pour le reste de l’année budgétaire.
Ces restrictions concernent les budgets de fonctionnement des facultés et des services de tous les programmes à l’UQAM, ce qui englobe le support offert aux étudiants et aux étudiantes et aux professeur(e)s, tels les auxiliaires d’enseignement, le renouvellement d’équipement audiovisuel ainsi que le service de papeterie.
Mario Tremblay affirme que ces mesures d’austérité sont « paramétriques », c’est-à-dire qu’elles sont appliquées également à tous les programmes. Les employé(e)s présent(e)s à la rencontre n’ont pas hésité à exprimer leur scepticisme quant à la répartition égale de ces coupes entre les programmes, qui représentent 79 000$ pour l’École des médias.
Moins d’effectifs étudiants, moins d’argent
L’avenir à l’horizon pour les finances uqamiennes n’est guère encourageant selon Sylvia Thompson, vice-rectrice à l’Administration et aux finances, puisque l’UQAM est l’université la plus affectée par une baisse de fréquentation scolaire au Québec. Comme 90% de ses revenus sont reliés au nombre d’étudiants qui fréquentent l’établissement, il est difficile d’entrevoir un affaiblissement de ces restrictions dans un avenir rapproché. La vice-rectrice était toutefois ferme sur un point : « Je refuse de couper des programmes car ils ne sont pas rentables », a-t-elle insisté.
Bien que la fréquentation des programmes de deuxième et troisième cycles augmente d’année en année, les programmes de premier cycle subissent une forte diminution de fréquentation. En 2019-2020, l’UQAM a accueilli 3130 étudiants de moins qu’en 2014-2015, une baisse de 14%. Les inscriptions risquent de poursuivre leur chute selon les prévisions annoncées par l’administration.
Selon Sylvia Thompson, plusieurs raisons peuvent expliquer cette baisse de fréquentation. La compétition est féroce entre les universités situées à Montréal : 15 des 18 universités québécoises ont au moins un pavillon à moins de deux kilomètres de l’UQAM. La vice-rectrice admet aussi que les grèves ont un rôle à jouer dans la diminution de fréquentation.
Collaboration pour trouver une solution
Sylvia Thompson cachait difficilement son désarroi face à la situation : elle a demandé la collaboration du corps professoral et des directions de programmes dans le but de trouver des idées de restructuration financière. Elle a cité en exemple l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue qui a atteint l’équilibre budgétaire en ayant un peu plus de 1000 étudiants inscrits à temps plein. La collaboration sera de mise pour comprendre les besoins et ainsi revoir la structure, a conclut la vice-rectrice.
Les employés présents arrivaient difficilement à cacher leur amertume face à la situation. Pour ces derniers, qui affirment « saigner du coeur et du cerveau » devant leur charge de travail, il est difficile de concevoir comment ils trouveront le temps et l’énergie d’améliorer la situation.
Photo LUDOVIC THÉBERGE MONTRÉAL CAMPUS
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