Le design graphique, ça bouge! : place au Québec

L’exposition Le design graphique, ça bouge!, présentée jusqu’au 2 février au Centre de design de l’UQAM, met en lumière l’omniprésence du design. Le Québec et les diplômé(e)s de l’UQAM excellent dans ce domaine, et les commissaires Marc H. Choko et Louis-Charles Lasnier comptent bien le démontrer.

À travers ce petit labyrinthe aux couleurs vibrantes, les intéressé(e)s peuvent observer une multitude de logos, publicités, affiches, vidéos et contenants créés par plusieurs boîtes de design québécoises. La firme Paprika, ayant fait la publicité de l’exposition sur Leonard Cohen au Musée d’art contemporain, ou le studio Vallée Duhamel, ayant travaillé pour la compagnie de mode parisienne Hermès, y sont notamment exposés. Certains projets présentés sont très connus des Québécois et des Québécoises, comme la typographie visible à l’intérieur des stations de métro montréalaises, tandis que d’autres, comme la modernisation du logo d’Air Inuit, seront peut-être des surprises agréables.

Les visiteurs et les visiteuses ont l’occasion de voir 70 créations d’une cinquantaine de compagnies de design québécoises. Trois courts reportages sur la conception de projets de design graphique peuvent également être visionnés sur place. Créée pour célébrer les 50 ans de l’UQAM et présentée depuis le 28 novembre, l’exposition est agrémentée de trois visites guidées données habilement par M. Lasnier, dont la dernière se tiendra le vendredi 24 janvier à 14 h.

Carton, couleur et création

Rempli de présentoirs en carton représentant certains des plus importants projets des compagnies à l’affiche, la petite salle d’exposition est utilisée à son maximum. Quelques projets interactifs y sont proposés, tels que des vidéos ou des jeux : le public peut notamment créer une multitude d’effets visuels à partir d’un écran.

Sur le mur de droite est située une courte ligne du temps, racontant une brève histoire du design graphique au Québec. Cette représentation chronologique aborde l’Expo 67 et son influence, mais aussi la période précédant cet évènement iconique de l’histoire du design québécois. Pour Marc H. Choko et Louis-Charles Lasnier, même s’il s’agit d’un moment historique d’ouverture pour le peuple québécois, il était tout aussi important de démontrer comment Montréal et le reste du Québec ont toujours été au centre de ce domaine en constante évolution. 

Si les gens ont l’oeil assez observateur, ils pourront voir comment presque toute l’exposition est faite sur de grands présentoirs faits entièrement de carton sur lequel les images sont imprimées. Ce détail à pouvant paraître anodin est l’une des grandes fiertés des commissaires, car l’exposition est recyclable à 98 % (mis à part 2 % de velcro). Grâce à cette présentation, MM. Choko et Lasnier démontrent comment une exposition peut être visuellement agréable tout en étant écologique.

La passion de faire valoir

Avec Le design graphique, ça bouge, le but n’était pas de montrer des projets venant spécifiquement d’étudiants et d’étudiantes uqamien(ne)s. Pourtant, à l’heureuse surprise des commissaires, une majorité des projets comptait des diplômé(e)s de l’UQAM. Marc H. Choko, professeur émérite ayant enseigné une dizaine d’années à l’Université, s’exprime avec passion à propos de l’exposition. Pour lui, ce n’est « pas du tout une exposition à caractère historique », mais bien une occasion en or d’illustrer le talent et le prestige des artistes québécois(es). L’objectif était donc de mettre en valeur des projets contemporains plutôt que de revenir sur le passé du design graphique. Pour réaliser cette expérience, ce que M. Choko décrit comme un « éventail » de produits est utilisé, allant du pot de confiture au jeu vidéo, ce qui permet d’illustrer la variété à travers le métier. 

Le design graphique, ça bouge! démontre également tout le travail et les différents processus des designers. Certains des concepts les plus impressionnants, même s’ils peuvent paraître simples, montrent une complexité inattendue. Cette attention au détail peut notamment être observée sur une affiche de Vallée Duhamel, qui présente tout le travail manuel nécessaire pour créer une publicité vibrante.

Marc H. Choko raconte comment le design graphique est aujourd’hui omniprésent. « Vous allez prendre le métro : toute la signalisation, c’est du design graphique, même chose dans le bus. Votre écran d’ordinateur : design graphique. Toute la journée, vous êtes en présence de design graphique », explique-t-il. 

« Le design graphique est une discipline au sens noble du terme, mentionne Marc H. Choko. Il ne suffit pas d’avoir des dons graphiques, il faut transmettre un message. Ça demande un mélange de savoir-faire et d’acquis. » Ainsi, célébrer le talent et la rigueur des artistes québécois(es) est au coeur de cette exposition vibrante.

Photo FLORIAN CRUZILLE MONTRÉAL CAMPUS

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *